Editors est de retour : «Notre fraternité n’a jamais été aussi forte»

Editors est de retour avec « EBM », un septième album qui va explorer les méandres de la musique électronique, grâce à son nouveau membre Benjamin John Power, aussi surnommé Blanck Mass. Le groupe sera le 26 octobre à Forest National pour présenter ce renouveau au public belge.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

La dernière fois que je vous rencontrais, vous parliez de la fin d’une ère pour Editors. Avez-vous l’impression que vous avez effectivement ouvert un nouveau chapitre avec EBM?

Tom Smith: «Oui, je le pense. Nous avions le sentiment qu’il s’agissait de la fin d’un chapitre, et c’était même avant de savoir que l’on ajouterait Blanck Mass à la bande et que l’on ferait un disque beaucoup plus tourné vers l’électro. Le fait de maintenant être à six et de sortir ce septième album ressemble à un troisième chapitre pour le groupe.»

Comment se sont passés les débuts de Benjamin au sein d’Editors?

«On n’était pas sûrs qu’il accepterait de rejoindre le groupe parce qu’il s’agit d’un producteur à l’origine et qu’il crée beaucoup de musique tout seul en général. Mais d’une certaine manière, il avait mérité d’intégrer une bande dans laquelle il pourrait retrouver un sentiment de fraternité. On n’a pas pu se retrouver pendant plus de deux ans, et nous nous sommes beaucoup manqués, tant artistiquement qu’amicalement. Notre fraternité n’a jamais été aussi forte, malgré le fait que c’est nouveau pour Benjamin.»

Au lieu de rester dans le même registre pour plaire à une certaine frange de fans, vous continuez d’explorer de nouveaux horizons. D’où vous vient ce besoin?

«Le processus est plus gratifiant si nous accomplissons des choses que nous n’avions jamais faites avant. Autrement, nous aurions l’impression de stagner. Chaque nouvel album a été influencé par ce qui a été fait précédemment, mais aussi par les nouveautés que l’on veut ajouter à notre musique. Nous ne sommes plus le groupe d’indie rock que nous avons pu être.»

Vous semblez accorder une importance toujours plus grande au storytelling dans votre façon de chanter. Quelle place cela prend-t-il?

«C’est de plus en plus fondamental dans ma façon d’écrire les paroles. Raconter des histoires qui sont liées de près ou de loin à mon vécu, c’est ce que je fais de mieux. Ma vie quotidienne est assez simple, voire ennuyeuse. Si je devais chanter à ce propos, ce serait ennuyeux. J’essaie donc d’être une version exagérée de moi-même, que j’ai créée année après année. C’est une forme de mensonge, mais il y a tout de même une part de vérité puisque ça vient de moi.»

Vous jouerez votre dernier concert européen à Bruxelles mercredi prochain, quelles leçons tirez-vous de cette tournée automnale?

«La chanson ‘Strange Intimacy’ est dix fois plus impressionnante en live que ce que je pensais. J’ai été surpris de voir que le son a directement été apprécié par le public. Nous avions vécu la même chose pour ‘Papillon’. Pour notre dernière date de la tournée à Bruxelles, on veut rendre ce moment inoubliable, une fête encore plus grande que celle à Anvers il y a trois ans (rires).»