Une nouvelle espèce d’homme préhistorique, l’Homo longi, serait plus proche de nous que Néandertal

L’homme de Néandertal ne serait finalement pas le plus proche cousin de l’homme moderne. Des scientifiques ayant analysé un fossile de crâne retrouvé en Chine affirment qu’il appartient à une nouvelle espèce d’homme préhistorique, moins éloignée de nous que les Néandertaliens.

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 2 min.

Le crâne d’Harbin constitue le fossile le mieux préservé de cette période (pléistocène moyen), selon les chercheurs qui ont publié leurs travaux vendredi dans la revue The Innovation. Il date d’il y a environ 146.000 ans.

«Dans nos analyses, le groupe d’Harbin est lié de façon plus proche à Homo Sapiens que les Néandertaliens ne le sont», a déclaré à l’AFP Chris Stringer, paléoanthropologue au musée d’histoire naturelle de Londres et l’un des co-auteurs de l’étude. «C’est-à-dire qu’Harbin partageait un ancêtre commun plus récent avec nous que les Néandertaliens.»

L’«homme dragon»

Le genre Homo regroupe de nombreuses espèces éteintes, dont l’homme de Néandertal, ainsi que la nôtre, Homo Sapiens. Cette nouvelle espèce a été baptisée Homo longi, ce qui signifie littéralement «homme dragon», un dérivé du nom de la province dans laquelle il a été trouvé. Le crâne avait été égaré durant des décennies. «Le précédent propriétaire avait caché le crâne dans un puits pendant très longtemps», a expliqué à l’AFP Xijun Ni, l’un des auteurs principaux de l’étude. Il n’a été donné à la Hebei GEO University en Chine qu’en 2018.

Le crâne est a priori celui d’un homme d’une cinquantaine d’années. «La combinaison d’une voûte crânienne archaïque mais volumineuse, et d’un visage large mais similaire à Homo sapiens, est frappante», décrit l’étude. Les chercheurs ont étudié la morphologie du crâne en isolant quelque 600 traits caractéristiques, et les ont ensuite comparés à l’aide d’un puissant ordinateur à ceux d’autres fossiles.

Une troisième lignée humaine

«Cette population était probablement des chasseurs-cueilleurs», dit Chris Stringer. «D’après les températures hivernales à Harbin aujourd’hui, on peut penser qu’ils faisaient face à un froid plus intense encore que les Néandertaliens.»

Cette découverte «établit une troisième lignée humaine dans l’Est de l’Asie, avec sa propre histoire d’évolution, et montre l’importance de cette région pour l’évolution humaine», a-t-il souligné.