Pourquoi ce virus «zombie», découvert dans un lac gelé, fait craindre le pire à certains scientifiques?

Dans un lac gelé de Sibérie, des chercheurs français ont identifié et ramené à la vie un virus vieux de 48.000 ans. C’est une première mondiale qui soulève de nombreuses questions.

par
T.W.
Temps de lecture 3 min.

Ce n’est pas nouveau. En dégelant, les sols du permafrost (ou pergélisol en français) menacent de libérer des virus oubliés qui étaient emprisonnés dans la glace depuis des millénaires. Durant l’été 2016, un enfant est mort en Sibérie de la maladie du charbon (anthrax), alors qu’elle avait disparu depuis 75 ans dans cette région.

Pour les scientifiques, l’origine remontait très probablement au dégel d’un cadavre de renne mort de l’anthrax il y a plusieurs dizaines d’années. Libérée, la bactérie mortelle, qui était conservée dans le permafrost, a réinfecté des troupeaux actuels et est arrivée jusqu’à l’enfant.

Pourquoi sont-ils appelés «virus zombies»?

Toujours en Sibérie, des chercheurs de l’université d’Aix-Marseille viennent de faire une découverte inquiétante. Ils ont réussi à identifier et à ressusciter 13 virus qui étaient emprisonnés dans la glace depuis plusieurs dizaines de milliers d’années. Ces virus sont appelés «zombies» car même s’ils sont restés endormis pendant très longtemps, ils peuvent revenir à la vie. Parmi les virus découverts, l’un est vieux de 48.500 ans. C’est la première fois qu’un virus de plus de 48.000 ans est ainsi «ressuscité».

Trois autres sont un peu plus récents puisqu’ils datent de 27.000 ans. Ils ont été retrouvés dans de la laine et du caca de mammouth.

Représentent-ils un danger?

Nous l’avons vu plus haut avec le cas d’un enfant mort de la maladie du charbon, ces virus congelés qui refont surface peuvent toujours être très dangereux. Ils peuvent infecter d’autres espèces, se répliquer et causer des maladies infectieuses. Le risque d’épidémie est donc bien réel.

Quant au pandoravirus vieux de près de 50.000 ans découvert dans le permafrost sibérien, les chercheurs français ont indiqué qu’il infectait les organismes unicellulaires et qu’il ne semblait pas constituer une menace pour l’homme.

Les scientifiques jouent-ils à un jeu dangereux?

Les scientifiques sont d’autant plus inquiets que le réchauffement de la planète, qui touche fortement les pôles, et la fonte des glaces risquent de libérer un grand nombre de ces anciens virus dans les années à venir. On peut donc légitimement se poser la question de savoir si c’est vraiment une bonne idée d’aller réveiller ces virus préhistoriques. En réalité, oui. C’est d’ailleurs parce que le risque dans le futur est grand que les chercheurs les traquent et cherchent à les «ressusciter». En effet, cela permet de mieux les étudier, les comprendre et de d’ores et déjà travailler sur des vaccins et des antibiotiques qui permettront de les combattre.

Retrouvez l’actu sur Metrotime.be