Un trou noir extragalactique détecté pour la première fois dans un jeune amas d’étoiles

Des astronomes ont détecté directement pour la première fois un trou noir dans un très jeune amas d’étoiles en dehors de notre galaxie, avec une méthode promettant de nouvelles découvertes de ces objets difficiles à cerner, selon une étude jeudi.

par
AFP
Temps de lecture 2 min.

«Il y a tant de trous noirs dans l’Univers, mais nous ne les connaissons pas parce que nous ne pouvons pas les voir», explique à Sara Saracino, astrophysicienne à l’Institut de recherche en astrophysique de l’Université de Liverpool en Grande-Bretagne.

Leur couleur noire traduit simplement le fait que ces astres sont, par définition, invisibles. Leur force gravitationnelle, celle qui cloue les hommes à la surface de la Terre, est si puissante que même la lumière ne peut s’en échapper.

On peut les détecter indirectement, par le rayonnement émis à leur frontière quand ils absorbent de la matière, ou par les ondes gravitationnelles que provoque par exemple la fusion de deux trous noirs. Et sinon directement, lorsque la proximité du trou noir avec une étoile proche perturbe l’orbite de cette dernière.

Une première

Grâce à cette technique, l’équipe menée par Sara Saracino a découvert un trou noir d’une masse d’environ onze soleils, située dans l’amas d’étoiles NGC 1850 du Grand nuage de Magellan, une galaxie «proche» de la Voie lactée, à quelque 160.000 années-lumière. Ce «petit» trou noir déforme un peu son étoile proche, qui «pèse» cinq masses solaires.

«C’est la première fois qu’on en détecte un avec cette technique dans un très jeune amas», en dehors de notre Voie lactée, dit la scientifique, dont l’étude paraît dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.

Pour trouver l’oiseau rare, les scientifiques ont utilisé MUSE, un spectrographe à grand champ, installé depuis quelques années seulement sur le Très grand télescope de l’Observatoire austral européen (ESO) au Chili.

La jeunesse toute relative de l’amas (moins de 100 millions d’années) est un atout, car «on y trouve un genre de trous noirs très différents, dans le sens où ils ont été formés très récemment», explique Sara Saracino. Ils n’ont ainsi pas eu le temps d’être expulsés, «comme c’est le cas avec les très vieux amas d’étoiles», ni surtout d’interagir entre eux.