Un bébé d’un an meurt dans le froid d’une forêt polonaise

Un couple de migrants syriens dit avoir perdu son fils âgé d’un an dans la forêt en Pologne, à la frontière bélarusso-polonaise, rapporte une organisation humanitaire. Ce bébé devient la plus jeune victime connue de la crise migratoire à la frontière entre la Biélorussie et l’Union européenne.

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Rédaction en ligne avec agences
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Quelque 2.000 migrants évacués ces derniers jours d’un camp de fortune près de la frontière polonaise ont passé pour la première fois la nuit au chaud dans un centre d’accueil bélarusse.

Plus d’un millier d’entre eux avait déjà passé la nuit précédente dans ce hangar, et jeudi soir les centaines de migrants campant encore à la belle étoile ou dans des tentes par des températures glaciales ont été transférés dans ce même bâtiment situé à proximité de la frontière.

Ce transfert, après une semaine de face-à-face émaillé de heurts avec les forces polonaises qui les empêche de traverser, vient réduire les tensions et les craintes pour la santé de ces personnes alors que l’hiver approche. «Ils vont recevoir environ huit tonnes de produits alimentaires», a assuré l’agence d’État Belta sur son compte Telegram, publiant des photos des migrants dormant dans des sacs de couchage sur le sol d’un hangar.

Un enfant mort

Signe des drames humains se déroulant dans cette forêt froide et humide, une ONG polonaise a déclaré jeudi y être intervenue auprès d’un couple syrien qui a dit avoir perdu son fils âgé d’un an. L’ONG polonaise aurait été appelée en urgence en pleine nuit. Dans le camp de fortune, elle a découvert un couple de Syriens. «L’homme avait une blessure cutanée au bras et la femme avait une blessure au couteau au bas de la jambe», a précisé l’organisation sur Twitter. «Leur bébé d’un an est mort dans la forêt.» La cause officielle de la mort de l’enfant n’a toutefois pas encore été établie.

«C’est déchirant de voir un enfant mourir dans le froid aux portes de l’Europe», a commenté le président du Parlement européen, David Sassoli.

Depuis le début de la crise, en été, au moins 11 migrants sont morts des deux côtés de la frontière bélarusso-polognaise, selon des organisations humanitaires.

Des rapatriements

Des milliers de personnes, originaires principalement du Moyen-Orient, ont essayé ces dernières semaines d’entrer dans l’Union européenne via le Bélarus, qui a été accusé d’avoir organisé sciemment cet afflux pour se venger de sanctions occidentales.

Minsk a affirmé jeudi que 7.000 migrants se trouvaient sur son territoire, se disant prêt à «rapatrier» 5.000 d’entre eux. L’évacuation de ces migrants intervient après une semaine de tensions croissantes entre le Bélarus et l’Union européenne, cette dernière craignant la répétition d’une crise migratoire similaire à celle de 2015. Jeudi soir, 431 migrants coincés au Bélarus ont été rapatriés en Irak, la plupart à Erbil, au Kurdistan irakien, les autres à Bagdad.