Un avion Ryanair détourné par un opposant au Bélarus, l’UE tient le pays pour responsable

La chaîne d’opposition bélarusse Nexta a annoncé dimanche que l’un de ses anciens collaborateurs avait été interpellé après l’atterrissage d’urgence de son avion à Minsk, dénonçant une nouvelle mesure de répression du régime du président Alexandre Loukachenko. Un Belge se trouvait dans cet avion qui reliait Athènes et Vilnius.

par
AFP
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Roman Protassevitch, 26 ans, a été appréhendé à l’aéroport de Minsk à la descente d’un appareil en provenance d’Athènes et avec pour destination Vilnius en Lituanie, a expliqué Nexta. Selon cette source, l’avion a été dévié de sa trajectoire à la suite d’une «alerte à la bombe». Le service de presse de la présidence bélarusse a affirmé sur Telegram qu’un avion de chasse MiG-29 avait été envoyé par l’armée pour intercepter cet appareil.

Le jeune homme est un ancien collaborateur de Nexta, un média ayant joué un rôle de premier plan dans la grande vague de contestation de la réélection en 2020 du président Alexandre Loukachenko, qui occupe ces fonctions depuis 1994. Cette arrestation a été immédiatement condamnée par la figure de l’opposition bélarusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa.

Les dirigeants de l’UE ont averti dimanche qu’ils tenaient le Bélarus pour «responsable» du sort de l’appareil de Ryanair dérouté et forcé d’atterrir à Minsk. Un Belge était à bord de l’avion Ryanair qui a été contraint d’atterrir dans la capitale bélarusse. L’appareil a fini par redécoller en direction de sa destination initiale.

Un moment de panique

Le militant d’opposition bélarusse Roman Protassevitch a vécu de longues minutes d’angoisse lorsqu’il a réalisé que le vol Ryanair dans lequel il se trouvait allait être détourné vers Minsk, où il serait arrêté peu après, ont témoigné d’autres passagers du vol. «Il a commencé à paniquer et à dire que c’était à cause de lui», a raconté à l’AFP Monika Simkiene, une quadragénaire lituanienne lorsque le vol a enfin pu atterrir comme prévu à Vilnius, avec plusieurs heures de retard.

«Il s’est juste tourné vers les gens et a dit qu’il risquait la peine de mort», a-t-elle poursuivi, notant qu’il semblait «très calme» une fois certain de son arrestation après l’arrivée à Minsk. Il était «nerveux au début, mais ensuite il s’est rendu compte qu’il ne pouvait rien y faire, il s’est calmé et l’a accepté», a déclaré un autre passager, qui s’est présenté sous le seul nom de Mantas.