Un an après avoir disparu, la Covid-19 fait son retour à Wuhan

Cela faisait plus d'un an que le Covid-19 avait disparu des rues de Wuhan. La ville chinoise où l'épidémie a fait son apparition fin 2019 est touchée à son tour par une flambée limitée et va dépister tous ses habitants.

par
AFP
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Trois nouveaux cas de Covid-19 ont été confirmés lundi dans la métropole de 11 millions d'âmes, rattrapée par une flambée de la souche Delta apparue le mois dernier dans l'est du pays. Les précédents cas enregistrés dans la ville remontaient à mai 2020.

Ce regain épidémique est un coup dur pour la ville, la première du monde à avoir été placée en quarantaine dès le 23 janvier 2020, pour 76 jours.

Elle est aussi de très loin la plus touchée par le coronavirus, qui y a fait 3.869 morts sur les 4.636 que compte la Chine selon le bilan officiel.

Après que la vie y était petit à petit revenue à la normale, ses habitants se flattaient de vivre désormais dans "la ville la plus sûre du monde", par comparaison avec les effets de la pandémie, qui a tué plus de 4 millions de personnes à la surface du globe.

Vague de panique

La cité bordant le fleuve Yangtsé "est en train de lancer rapidement un dépistage PCR généralisé de tous ses habitants", a annoncé Li Tao, un responsable de la mairie, lors d'une conférence de presse.

Au total, sept travailleurs originaires d'autres provinces ont été testés positifs, ont annoncé lundi les autorités. Quatre d'entre eux ne montrent toutefois pas de symptômes de la maladie.

Pris de panique à l'idée de revivre le confinement de l'an passé, des habitants se sont rués vers les supermarchés, à en croire des photos d'étagères vides prises sur place.

Les magasins ont promis d'assurer l'approvisionnement et de ne pas augmenter leurs prix, ont affirmé les autorités locales sur les réseaux sociaux dans l'espoir de calmer les esprits.

Un habitant du nom de Mao s'est dit confiant face au retour de l'épidémie, estimant que la ville avait accumulé "une grande expérience" en la matière. "Je ne m'attends pas du tout à ce que la ville soit remise en quarantaine", a déclaré cet homme de 27 ans.

L'arsenal ressort

La Chine, qui a pratiquement éradiqué l'épidémie dès le printemps 2020, est confrontée depuis quelques semaines à la résurgence la plus étendue du virus depuis l'an dernier.

Avec plus de 400 nouvelles infections depuis la mi-juillet, ce regain de contaminations reste toutefois très limité par rapport aux chiffres enregistrés dans d'autres pays.

Mais ce foyer est important en termes d'étendue géographique: plus d'une douzaine de provinces sont désormais touchées ainsi que Pékin, la capitale, qui a appelé dimanche ses habitants à ne pas quitter la ville sauf raison impérieuse.

Face au risque de résurgence épidémique, le régime communiste a de nouveau sorti un arsenal de mesures radicales similaires à celles du début 2020: confinement, limitation des déplacements, dépistage généralisé.

Mardi, le pays a fait état de 61 nouveaux cas d'origine locale (et non directement importés), alors que la souche Delta se répand après avoir contaminé des employés chargés du nettoyage des avions à l'aéroport de Nankin (est).

La population de cette ville de plus de neuf millions d'habitants a déjà été dépistée à deux reprises et une troisième campagne de tests est en cours.

Non loin de cette ancienne capitale, la ville de Yangzhou a ordonné à ses habitants de rester chez eux après le recensement de 40 nouveaux cas dans la seule journée de lundi.

Seul un membre de chaque foyer est autorisé à sortir, une fois par jour, pour assurer le ravitaillement.

La Chine a distribué plus de 1,65 milliard de doses de vaccin depuis l'an dernier. Nombre de personnes contaminées avaient déjà été vaccinées, ont admis les autorités, soulevant des craintes quant à l'efficacité des injections chinoises, les seules disponibles dans le pays.

Le nombre de personnes entièrement vaccinées n'a pas été révélé.