Shopping: la pandémie a-t-elle vraiment changé nos habitudes d’achat?

La fermeture des magasins pendant les confinements successifs a contraint le public à se tourner vers le shopping en ligne. Mais qu’en est-il aujourd’hui alors que la vie reprend progressivement son cours? Si l’expérience shopping hybride (phygitale) compte aujourd’hui beaucoup plus d’adeptes, les consommateurs ne semblent pas vouloir tourner le dos à leurs magasins préférés, bien au contraire. Ils sont même très nombreux à vouloir renouer avec le shopping physique.

par
AFP
Temps de lecture 4 min.

On ne parle plus que d’expérience digitale, vue comme l’avenir du shopping. Mais qu’en pensent vraiment les consommateurs? Depuis la réouverture des magasins, ces derniers sont au contraire très heureux de pouvoir retrouver ces sensations (toucher, essayage, interactions sociales) qui leur avaient tant manqué pendant les différents confinements. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils renonceront au shopping en ligne, mais qu’ils comptent désormais profiter du meilleur de ces deux modèles.

Pas moins de 80% des consommateurs mondiaux (États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine) se disent «à l’aise» à l’idée de retourner dans les points de vente physique, d’après une étude rendue publique par l’agence Mood Media*.

Et s’ils craignent encore de contracter le Covid-19 en se rendant dans les magasins (48%), les Chinois en tête (50%), les consommateurs affirment en majorité se sentir bien lorsqu’ils font du shopping (54%). Les Américains sont ceux qui affichent la plus grande sérénité à l’idée de retourner dans les magasins (86%). De leurs côtés, les Britanniques sont plus à l’aise qu’en 2020 (seulement 62%) mais demeurent malgré tout les moins confiants (76%).

Vers un retour à la normale

Pour le moment, les habitudes d’achat des consommateurs ne ressemblent pas encore à ce qu’elles étaient avant la pandémie, mais tout porte à croire que cela évolue dans le bon sens. Près des deux tiers des acheteurs mondiaux affirment qu’ils ne se rendent pas encore aussi souvent dans les magasins qu’avant la crise sanitaire, mais près de trois sur dix (29%) déclarent dépenser plus d’argent par visite. Notons que près de la moitié d’entre eux (46%) affirment dépenser «plus ou moins la même chose» qu’auparavant.

Toutefois, six consommateurs dans le monde sur dix font d’ores et déjà savoir qu’ils s’attendent à ce que leurs habitudes d’achat reviennent à la normale d’ici la fin de l’année 2021, et un cinquième estime même que c’est déjà le cas. Certains semblent malgré tout plus optimistes que d’autres. C’est le cas des hommes américains qui estiment que leurs habitudes d’achat reviendront à leurs niveaux d’avant pandémie d’ici la fin de cette année (74%). Un constat que ne partagent pas les Britanniques, puisque 14% d’entre eux considèrent que leurs habitudes auront définitivement changé avec la pandémie.

En manque de toucher et d’interactions sociales

La possibilité de toucher, sentir et d’essayer les produits est ce qui a le plus manqué aux consommateurs dans le monde avec la fermeture des magasins (45%). C’est d’ailleurs également ce qu’ils préfèrent lorsqu’ils se rendent dans des points de vente physiques (59%). On découvre aussi que l’aspect social du shopping, auquel on peut s’adonner avec des amis, figure parmi les critères irremplaçables (35%), tout comme le fait de pouvoir repartir directement avec les achats (35%).

Notons également que les acheteurs mondiaux ont surtout regretté de ne pas pouvoir se rendre dans les centres commerciaux (38%) et dans les magasins de mode (36%) pendant la crise sanitaire. Les boutiques de mode ont tout particulièrement manqué aux Français (46%) et aux Britanniques (30%); les Américains regrettant avant toute chose de ne pas pouvoir se rendre dans les centres commerciaux (40%) et les magasins de grande distribution (30%).

Reste que les consommateurs comptent bel et bien profiter des services mis à leur disposition pendant la fermeture des magasins, et donc bénéficier du meilleur du physique comme du digital. Le Click and Collect a tout particulièrement été plébiscité (33%), comme le drive (19%), ou encore les QR codes mis en place sur tous les produits à voir en magasin puis à acheter en ligne (17%), avec toutefois des divergences d’opinions selon le pays d’origine.