Quand Meta se fait de l’argent grâce à des pubs anti-LGBTQ

Meta a développé des mesures et instauré des règles pour interdire des contenus considérés comme haineux, notamment l’emploi du mot «grooming». Cette théorie qui propage le mythe que les personnes de la communauté LGBTQ constitueraient une menace pour les mineurs, viole la politique de Meta. Cependant, le groupe tirerait profit de publicités contenant ce message.

par
AFP
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Ces publicités auraient rapporté à Facebook au moins 13.600 dollars cette année, selon le dernier rapport de Media Matters. Pourtant, ces publicités accusent la communauté LGBTQ de «groomer» des enfants. Ce terme, interdit sur le réseau social, est utilisé pour qualifier les membres de cette communauté de prédateurs sexuels, les accusant de représenter un danger pour les enfants.

Pour établir cette analyse, Media Matters a identifié plus de 150 publicités diffusées sur les plateformes de Meta qui accusent certaines personnes d’être des «groomer». Depuis le dernier rapport de l’organisation, 94 publicités n’ont toujours pas été supprimées du réseau social, tandis que 19 nouvelles autres ont vu le jour en ligne entre le 6 septembre et le 12 octobre 2022, montant à plus de 150 les publicités accusant certaines personnes de pervertir des mineurs.

En se basant sur les données récoltées par le groupe Dewey Square Adwatch, ces publicités ont généré plus d’un million d’impressions sur les plateformes de Meta (nombre de fois qu’une de ces pubs est apparue sur l’écran d’un utilisateur). Les 19 nouvelles publicités ont quant à elles rapporté au moins 900 dollars et 154.000 impressions.

Un message porté par la droite conservatrice américaine

Pour appuyer son analyse, Media Matter a mis en avant plusieurs publicités comme celle de Turning Point USA, un groupe d’étudiants conservateurs. Ces derniers ont utilisé un tweet de Candace Owens, une journaliste du Daily Wire connue pour ses positions pro-conservatrices et pro-Trump. Sur la publicité, on peut lire les propos de l’Américaine disant «Je n’ai aucune patience pour ce mouvement de «grooming» des enfants. J’ai toujours le temps pour protéger les enfants», accompagnés d’un commentaire du groupe: «Protégez vos enfants. Où sont vos mamans ours?» Cette publicité a été diffusée aussi bien sur Facebook que sur Instagram entre le 15 et le 20 septembre 2022, générant entre 20.000 et 25.000 impressions, pour un coût estimé entre 100 et 199 dollars, d’après la capture d’écran de Media Matters.

D’autres publicités ont participé à ce discours ciblant la communauté LGBT, les accusant même de pédophilie. Des discours généralement amplifiés par des médias, des figures politiques, et des organisations de droite, comme l’a souligné Media Matters dans son rapport.