Pourquoi plusieurs pays réclament l’interdiction de vendre des boissons énergisantes aux mineurs

Après plusieurs drames, familles et médecins réclament une interdiction de la vente de boissons énergisantes aux mineurs, notamment au Canada et en Australie.

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Le Dr Zac Turner réclame l’interdiction des boissons énergisantes pour les personnes de moins de 18 ans en Australie, craignant qu’elles ne causent un certain nombre de problèmes de santé. «Nous disons à nos enfants de ne pas fumer de cigarettes ou de boire de l’alcool en raison des effets sur leur corps et leur cerveau en développement – les boissons énergisantes sont dans la même catégorie», explique le docteur dans sa chronique hebdomadaire sur news.com.au.

↠ De nombreux problèmes de santé

Les boissons énergisantes peuvent contenir jusqu’à 27,5 grammes de sucre, ce qui équivaut à deux «cuillères à soupe bombées» par portion, explique-t-il. «Il a été constaté que les boissons énergisantes augmentent le risque de rythme cardiaque irrégulier, perturbent le sommeil, provoquent une prise de poids, provoquent des caries, contribuent aux problèmes de santé mentale et augmentent le risque de diabète», ajoute-t-il.

Turner prend en exemple la Children’s Food Campaign (FCC) au Royaume-Uni, un mouvement visant à interdire la vente de boissons énergisantes aux moins de 18 ans, et appelle l’Australie à faire de même.

↠ Éviter les drames

Au Canada aussi, l’idée fait son chemin. Plusieurs familles implorent le gouvernement de prendre cette décision, avant que d’autres drames ne surviennent. Le Bureau du coroner du Québec a en effet révélé au Journal de Montréal qu’au moins quatre jeunes adultes sont morts depuis 2018 pour des raisons liées à leur consommation de boissons énergisantes.

En 2013, Maxime Plourde, un sportif reconnu de 24 ans qui souffrait d’une malformation cardiaque, est mort après avoir consommé plusieurs boissons énergisantes.

Un couple a, par ailleurs, eu la peur de sa vie en voyant leur fils, Edward, âgé de 12 ans, qui tremblait après avoir bu une boisson énergisante qu’il avait achetée seul dans un distributeur. «Il est arrivé chez nous comme s’il était vraiment stressé. Ses mains ‘shakaient’ beaucoup. Il n’était clairement pas dans son état normal. Il nous disait que son cœur battait vite et qu’il voulait vomir. C’est pas normal à 12 ans de vivre ça!» raconte Karolyne Leclerc, sa maman, au Journal de Montréal.

↠ Pétition

Le couple s’est dit étonné d’apprendre qu’aucune loi au Québec ne régissait la vente de ce type de boissons aux mineurs. «Je suis éducatrice dans une école et de savoir que c’est accessible aux jeunes, ça m’inquiète beaucoup», insiste Mme Leclerc. Cette famille a donc lancé une pétition visant à interdire la vente de boissons énergisantes aux moins de 16 ans afin d’éviter d’autres drames.

Au Québec, seule l’entreprise Couche-Tard a affirmé qu’elle interdisait la vente de boissons énergisantes aux 16 ans et plus. Mais trois jeunes mineurs ont tout de même réussi à se procurer, sans être questionnés, une boisson énergisante dans des Couche-Tard. La règle avait visiblement été abandonnée…

↠ Et en Belgique?

Chez nous, une proposition de loi a été introduite l’année dernière visant une limite d’âge de 16 ans pour l’achat de telles boissons. Le texte propose aussi de limiter l’offre en boissons énergétiques dans les distributeurs automatiques à proximité des centres sportifs et des écoles. Il introduirait également un avertissement des risques de santé sur le produit à destination des enfants et jeunes, mais aussi des femmes enceintes, par exemple.