Pourquoi la grande majorité de la production alimentaire mondiale va-t-elle être menacée d’ici 2045?

Les canicules qui se multiplient déjà sous les effets du changement climatique pourraient mettre le secteur agricole en situation de «risque extrême» d’ici 2045 dans une soixantaine de pays représentant près des trois-quarts de la production alimentaire, selon une analyse publiée jeudi.

par
AFP
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Le «stress de chaleur», qui combine les niveaux de températures et la difficulté de travailler en extérieur dans certaines conditions climatiques, atteint déjà ce niveau de «risque extrême» dans 20 pays, dont l’Inde, géant agricole mondial, selon cette étude réalisée par le cabinet britannique d’analyse de risque Verisk Maplecroft.

Les projections futures, basées sur un scénario d’un réchauffement de 2ºC par rapport à l’ère pré-industrielle dès 2045, montrent qu’à cette date 64 pays, représentant aujourd’hui 71% de la production alimentaire mondiale, seraient concernés par ce «risque extrême».

Parmi eux, d’importants producteurs agricoles – Inde toujours mais aussi Chine, Brésil ou États-Unis.

Les pays tempérés aussi touchés

«Avec la hausse mondiale des températures et du stress de chaleur, nous verrons des productions affectées dans des pays plus tempérés», a souligné Will Nichols, directeur du département climat et résilience chez Verisk Maplecroft.

«Il y a une vraie crainte que les habitants des zones rurales, très dépendantes de l’agriculture, soient beaucoup plus exposés à ces pics de chaleur à l’avenir,» a dit M. Nichols à l’AFP.

L’Inde, qui avec 12% de la production alimentaire mondiale en 2020 est la seule grande puissance agricole déjà dans la catégorie «risque extrême,» est ainsi extrêmement dépendante d’une main d’œuvre agricole abondante.

Ricochets

Les extrêmes climatiques pourraient donc avoir des conséquences sur la productivité et affecter par ricochet les grands équilibres économiques de certains pays, déclenchant des crises aux conséquences possibles sur la stabilité socio-politique.

Dans les projections à 2045, neuf des 10 pays les plus à risque se trouvent en Afrique, dont le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao.