Mystérieuse hépatite chez les enfants: l’OMS émet trois hypothèses

D’où vient cette forme d’hépatite aiguë qui touche les enfants et dont plusieurs cas ont été rapportés, notamment en Belgique, ces derniers jours? L’OMS avance trois pistes d’explication.

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C’est samedi qu’un premier cas de la mystérieuse hépatite infantile a été signalé en Belgique. À l’échelle mondiale, 190 cas ont déjà été répertoriés, la plupart au Royaume-Uni (plus de 100 cas), indique ce mardi l’Organisation Mondiale de la Santé. Une dizaine de pays européens sont concernés.

Tous les malades sont âgés entre 1 mois et 16 ans. L’hépatite se manifeste par des symptômes tels que jaunisse, diarrhée, vomissements et douleurs abdominales. Parmi les enfants touchés, «plusieurs ont connu une insuffisance hépatique aiguë qui a nécessité une greffe de foie».

La cause reste inconnue

Le mystère demeure et l’inquiétude grandit chez les parents. La semaine dernière, l’OMS a ouvert une enquête sur l’origine de cette maladie grave. Il ne s’agit en tout cas pas des hépatites classiques (de A à E), et on n’a pas détecté de «connexion» entre les cas ni d’association à des voyages. Un adénovirus n’est pas exclu, dans la mesure où tous les enfants atteints y ont été testés positifs. Néanmoins, une infection par adénovirus «n’explique pas entièrement la gravité du tableau clinique», indique l’OMS dans son dernier rapport sur cette étrange maladie.

Mais alors qu’est-ce qui explique l’émergence de cette nouvelle épidémie? L’OMS investigue trois hypothèses.

Adénovirus? Covid? Ou les deux?

Premièrement, il pourrait bel et bien s’agir d’un adénovirus, mais sous une nouvelle variante. L’adénovirus quel l’on connaît jusqu’à présent, très fréquent chez les enfants, est un virus respiratoire. Il peut provoquer des vomissements, des symptômes de rhume ou des conjonctivites. Cette potentielle nouvelle variante affecterait donc plus gravement les enfants et ajouterait l’hépatite à la liste des symptômes.

Deuxièmement, l’émergence de cette hépatite pourrait s’expliquer par le contexte et les deux années de pandémie que nous venons de vivre. En effet, deux années de gestes barrière ont drastiquement réduit la circulation de l’adénovirus. Conséquence: les jeunes enfants y seraient particulièrement sensibles aujourd’hui, puisque leur système immunitaire a été fragilisé. La moindre exposition des enfants aux virus durant les confinements fait qu’ils sont moins protégés.

Troisième et dernièrement, la piste d’une co-infection adénovirus/coronavirus n’est pas exclue. En effet, la grande majorité des enfants ont été testés positifs à l’adénovirus. Une moindre proportion positive au SRAS-CoV-2. «Et 19 ont été détectés avec une co-infection par le SRAS-CoV-2 et l’adénovirus», note l’OMS dans son rapport.

À noter que la piste d’un effet secondaire dû au vaccin anti-Covid n’a pour l’heure aucun fondement, dans la mesure où la grande majorité des jeunes malades n’étaient pas vaccinés.

Comment se protéger?

«Il est très probable que davantage de cas seront détectés avant que la cause puisse être confirmée et que des mesures de contrôle et de prévention plus spécifiques puissent être mises en œuvre», indique l’instance onusienne. Dans l’attente de ces mesures spécifiques, l’OMS conseille de se protéger des infections par un lavage régulier des mains et une bonne hygiène respiratoire.