L’intelligence artificielle pourrait bien diagnostiquer le cancer

Une équipe de l’Institut Curie planche actuellement sur une intelligence artificielle capable de détecter un cancer d’origine inconnue. Les résultats sont prometteurs. Testé sur 48 tumeurs, l’algorithme a permis d’en déceler 79%.

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ETX Daily Up
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Traiter les «cancers d’origines inconnues». Le challenge est de taille pour l’équipe de la chercheuse Sarah Watson car ils s’attaquent aux cancers découverts une fois métastasés, c’est-à-dire que la maladie s’est déjà propagée à d’autres tissus avant d’avoir été identifiée. Ils sont souvent diagnostiqués à un stade avancé. En France, elle touche environ 7 000 patients en France, soit 2% à 3% des cas de cancer. Les résultats sont publiés dans le Journal of Molecular Diagnostics.

Pour débusquer l’origine du cancer, et donc proposer le meilleur traitement possible, les médecins devaient réaliser une batterie de tests. L’Institut Curie explique que ces spécialistes devaient «réaliser un bilan morphologique complet, à l’aide de scanner et PET-scan du corps entier» puis qu’ils doivent «analyser finement au microscope (anatomopathologie) des échantillons de ces métastases à la recherche d’indices permettant de reconnaître leur origine». Depuis peu, les médecins repèrent les mutations et «particularité génétique» de certains organes grâce à la biologie moléculaire. Malgré ce travail de recherche, cela aboutissait à des «approches de chimiothérapie large spectre non spécifiques».

La méthode du deep learning

Les chercheurs de l’Institut Curie ont mis au point une intelligence artificielle de deep learning (apprentissage profond) capable «de séquencer tous les gènes exprimés dans une tumeur» explique Sarah Watson. Par la suite, l’IA établit un «‘diagnostic classifier’ (classificateur diagnostique) sur la base des profils d’expression de plus de 20 000 tumeurs et tissus normaux.»

Les premiers résultats sont prometteurs. Les scientifiques ont soumis 48 tumeurs d’origine inconnue. Résultats? Dans 79% des cas, le tissu d’origine a été découvert. Parmi les 11 patients diagnostiqués, 8 ont déjà reçu un traitement.