Les témoignages glaçants des habitants de Boutcha: «Ils m’ont violée. Ils étaient au moins 30 dans la maison»

Après avoir vécu pendant un mois sous l’occupation des forces russes, les habitants de Boutcha qui ont survécu racontent le calvaire qu’ils ont vécu.

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Depuis le retrait des troupes russes de Boutcha, le monde entier découvre les atrocités commises dans cette petite ville située à une trentaine de kilomètres de Kiev. La diffusion dans les médias internationaux de photos prises dans cette ville et montrant des corps dans la rue, certains les mains liées dans le dos ou partiellement brûlés, ainsi que des fosses communes, ont provoqué une vague de condamnation internationale.

Des viols commis par les Russes

Des journalistes du monde entier sont partis à la rencontre des survivants. Marqués à jamais par ce qu’ils ont vu et vécu, ces hommes et ces femmes livrent des témoignages glaçants. «Ils m’ont déshabillée jusqu’à ce que je sois complètement nue. Ils se sont moqués de moi et ils m’ont violée. Cela s’est passé le 19 mars. Ils étaient au moins 30 dans la maison», raconte une habitante qui souhaite rester anonyme de peur des représailles.

«C’est là que les massacres ont commencé»

Durant l’occupation russe, Olena s’est quant à elle réfugiée dans les caves d’un HLM avec ses enfants. Il n’y avait pas d’électricité. Elle explique que seules les femmes avaient le droit de sortir pour aller chercher de l’eau et de la nourriture. Les hommes devaient rester chez eux, ceux qui refusaient étaient abattus. «Au début, il y avait surtout des jeunes soldats. Puis, deux semaines plus tard, il y en a eu d’autres. Plus âgés, ils avaient plus de 40 ans. Ils étaient brutaux. Ils ont maltraité tout le monde. Et c’est là que les massacres ont commencé. J’ai moi-même vu comment ils ont tiré sur les gens. Juste devant mes yeux, ils ont tiré sur un homme qui allait chercher de la nourriture au supermarché», explique-t-elle.

Olena se souvient du jour où trois de ses voisins sont sortis pour jeter les poubelles. Ils ne sont jamais revenus. C’est une habitante qui a retrouvé les cadavres de ces deux hommes et de cette femme en allant chercher du bois. «Les cadavres gisaient dans le sang sur le sol, avec des traces de balles», détaille cette habitante de 43 ans qui restera marquée à jamais par les atrocités qu’elle a vues.