La variole du singe peut se transmettre durant les rapports sexuels

Comment se transmet la variole du singe, dont le nombre de cas recensés ne cesse d’augmenter ces derniers jours? Si ce virus peut être attrapé pendant une activité sexuelle, ce n’en est pas pour autant une maladie sexuellement transmissible.

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Rédaction en ligne avec AFP
Temps de lecture 3 min.

Au fil de jours, le nombre de cas de variole du singe augmente. Selon l’OMS, 250 cas de variole du singe ont été recensés à travers 16 pays non-endémiques, c’est-à-dire des pays où la maladie n’est pas présente en temps normal. En Belgique, Sciensano a annoncé ce mercredi que six cas avaient été confirmés, un septième étant considéré comme suspect.

Transmission sexuelle?

Mais comment se propage cette maladie? «Les cas de variole du singe actuellement identifiés chez l’homme surviennent principalement chez des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, ce qui suggère que la transmission peut se produire au cours de relations intimes», a déclaré le centre européen de contrôle des maladies (ECDC).

Cela ne signifie pas pour autant qu’il s’agit d’une maladie sexuellement transmissible. En revanche, sa propagation nécessite des contacts rapprochés et longs, comme c’est précisément le cas lors d’un rapport sexuel.

Outre les relations sexuelles, les vecteurs possibles de l’infection sont, selon l’ECDC, un contact étroit aux muqueuses ou aux plaies cutanées, ou de grosses gouttelettes respiratoires transmises lors d’un contact prolongé en face-à-face.

Encore sous contrôle

Le directeur de l’organisation européenne, Andrea Ammon, souligne que la majorité des cas enregistrés pour l’instant n’étaient accompagnés que de symptômes légers et que la chance de propagation à toute la population est très faible. «Toutefois, le risque de propagation supplémentaire du virus par contact étroit, par exemple lors d’une activité sexuelle entre personnes ayant des partenaires sexuels multiples, est considéré comme élevé.»

D’autres autorités médicales, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estiment également que le risque de voir cette maladie se propager largement est réduit. La responsable des maladies émergentes et des zoonoses à l’OMS, Maria Van Kerkhove, s’est montrée rassurante en déclarant que l’épidémie de variole du singe était encore en mesure d’être stoppée.

Pas de stigmatisation

Depuis le début du mois de mai, des cas de variole du singe ont été signalés à travers le monde, sans qu’ils soient liés à des voyages effectués dans des pays où le virus est endémique, comme l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. La plupart des contaminations concernent des hommes ayant eu des rapports sexuels avec d’autres hommes. C’est notamment le cas pour les sept cas confirmés ou suspects en Belgique. Les quatre premiers cas répertoriés dans notre pays concernent tous des hommes ayant fréquenté le festival Darklands, un festival fétichiste homosexuel se déroulant à Anvers. Sciensano n’a pas précisé si les nouveaux cas signalés sont également liés à cet événement.

Si l’on observe des cas parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ce n’est pas une maladie homosexuelle, contrairement à ce que l’on peut lire sur les réseaux sociaux. Le directeur de l’OMS pour l’Europe, Hans Kluge, a d’ailleurs insisté sur l’importance de ne pas «stigmatiser ou discriminer les personnes ayant contracté la maladie».