La plus grande centrale nucléaire d’Europe bombardée par les Russes, un incendie s’est déclenché

Les forces russes occupent le territoire de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporojjia, touchée par des tirs dans la nuit, a indiqué l’inspection nucléaire ukrainienne, assurant cependant qu’aucune fuite radioactive n’avait été détectée.

par
ANP
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Avec ses six réacteurs, la centrale de Zaporojjia est la plus grande d’Europe et est située dans le centre de l’Ukraine. Selon Kiev, la centrale a été attaquée par des frappes russes dans la nuit de jeudi à vendredi. Les tirs de chars russes ont mis le feu à un bâtiment consacré aux formations et à un laboratoire. Les secours ont pu éteindre l’incendie.

«Le territoire de la centrale nucléaire de Zaporojjia est occupé par les forces armées de la Fédération de Russie», a indiqué l’agence d’inspection des sites nucléaires, un organisme d’État ukrainien.

Selon le régulateur ukrainien, le feu n’a pas atteint les équipements «essentiels». «Aucun changement sur le plan de la radioactivité n’a été constaté», a-t-il ajouté.

Selon la même source, le personnel s’assure du bon fonctionnement du site et des inspections sont en cours pour recenser les dégâts dus aux évènements de la nuit. Des six blocs, le 1er est débranché, les 2, 3, 5, 6 sont en phase de refroidissement, tandis que le 2 est opérationnel. L’agence ne dit pas cependant quel était le statut des blocs avant l’attaque.

«La sécurité nucléaire est maintenant garantie», a affirmé dans la nuit sur Facebook Oleksandre Staroukh, chef de l’administration militaire de la région de Zaporojie. L’attaque n’a fait aucune victime, ont indiqué les secours ukrainiens sur Facebook.

Zelensky accuse Moscou d’avoir recours à la «terreur nucléaire»

Après les bombardements, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé vendredi Moscou de recourir à «la terreur nucléaire» et de vouloir «répéter» la catastrophe de Tchernobyl. «Nous alertons tout le monde sur le fait qu’aucun autre pays hormis la Russie n’a jamais tiré sur des centrales nucléaires. C’est la première fois dans notre histoire, la première fois dans l’histoire de l’humanité. Cet État terroriste a maintenant recours à la terreur nucléaire», a-t-il affirmé dans une vidéo publiée par la présidence ukrainienne.

«L’Ukraine compte 15 réacteurs nucléaires. S’il y a une explosion, c’est la fin de tout. La fin de l’Europe. C’est l’évacuation de l’Europe», a-t-il poursuivi. «Seule une action européenne immédiate peut stopper les troupes russes. Il faut empêcher que l’Europe ne meure d’un désastre nucléaire», a ajouté le président ukrainien.

Le 24 février, des combats avaient déjà eu lieu près de l’ancienne centrale de Tchernobyl, à une centaine de kilomètres au nord de Kiev, et qui est désormais entre les mains des troupes russes.

«Des centaines de milliers de personnes ont souffert des conséquences (de Tchernobyl), des dizaines de milliers ont été évacuées. La Russie veut répéter cela, et est déjà en train de répéter cela», a affirmé vendredi M. Zelesnky.

L’Agence internationale de l’énergie atomique va s’exprimer

Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, tiendra une conférence de presse vendredi vers 10h30 sur la situation dans la centrale nucléaire de Zaporijjia.

M. Grossi s’est concerté avec le Premier ministre ukrainien, Denis Shmyhal et le régulateur nucléaire ukrainien. L’organisation internationale avait auparavant appelé à cesser l’usage de la force et avertit d’un grave danger si les réacteurs étaient touchés.