La COP26 s’ouvre à Glasgow

Après la déception de la COP25, fin 2019 à Madrid, qualifiée par le secrétaire général de l’ONU «d’occasion manquée», les attentes sont énormes à l’égard des dirigeants de la planète, qui se retrouvent à Glasgow pour la 26e conférence de l’ONU sur les changements climatiques.

par
Belga
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Un Premier ministre, une demi-douzaine de ministres, une secrétaire d’État… la Belgique y sera bien représentée.

Une Belgique qui a ressenti dans sa chair cet été les pires conséquences des changements climatiques mais qui est encore loin de figurer parmi les meilleurs élèves de l’Union européenne en matière de climat.

Alexander De Croo participera au «sommet des dirigeants», prévu les 1er et 2 novembre et censé lancer politiquement une COP26 cruciale. Plus de 120 chefs d’État et de gouvernement y sont attendus, parmi lesquels l’Américain Joe Biden. Mais Xi Jinping, le président chinois, et Vladimir Poutine, son homologue russe, y brilleront par leur absence. Le Premier ministre belge prononcera son discours devant la COP26 mardi.

Le fédéral sera également incarné à Glasgow par la ministre en charge du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal, Zakia Khattabi. La ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten, fera aussi le voyage jusqu’en Écosse, de même que la ministre en charge de la Coopération au développement, Meryame Kitir. Enfin, la secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité, Sarah Schlitz, sera présente mercredi à Glasgow, mais par la magie de la visioconférence.

Pour les Régions, qui disposent d’importants leviers en matière de climat, ce sont les ministres flamande Zuhal Demir, wallon Philippe Henry et bruxellois Alain Maron qui participeront à la COP26.

Quels enjeux?

L’un des enjeux de la conférence climatique est le relèvement des ambitions. Les engagements pris jusqu’ici par les plus de 190 États parties à l’accord de Paris conduisent en effet la Terre vers un réchauffement catastrophique de 2,7ºC au cours du siècle, beaucoup trop pour espérer éviter les pires conséquences des changements climatiques. L’objectif de l’accord de Paris est de limiter la hausse du mercure bien en-deça de 2ºC et si possible à 1,5ºC par rapport à l’ère pré-industrielle.

L’Union européenne, qui se profile comme un leader climatique, s’est fixé un nouvel objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre et veut faire du Vieux-Continent le premier continent «climatiquement neutre» d’ici 2050. Dans ce cadre, la Belgique devra redoubler d’efforts d’ici 2030, et se verra selon toute vraisemblance assigner un effort de réduction de 47% de ses émissions par rapport à 1990.

La Belgique à la traîne

Et pourtant, notre pays traîne quelque peu la patte. Selon l’Agence européenne de l’environnement (AEE), l’Union européenne est parvenue à atteindre ses objectifs climatiques pour 2020 (-20% d’émissions, 20% d’énergies renouvelables et 20% d’amélioration de son efficacité énergétique). Mais la Belgique figure, avec la Bulgarie, parmi les plus mauvais élèves de la classe européenne. Le Plat Pays n’est en effet parvenu à remplir qu’un seul de ses objectifs: celui relatif à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le gouvernement De Croo a toutefois annoncé une série de mesures ces derniers mois: verdissement des voitures de société, objectif du fédéral de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55% pour 2030, quasi triplement de la capacité éolienne en mer du Nord…

Mais les Régions et le fédéral doivent encore accorder leur violon sur la répartition de l’effort climatique pour la période 2021-2030. Ceux qui avaient espéré un accord pour la COP26 en ont pour leurs frais. Rappelons que pour la période précédente (2013-2020), les discussions entre le fédéral et les trois Régions avaient été particulièrement laborieuses et qu’un accord n’avait pu être conclu qu’en 2015, lors de la COP21 à Paris.

Du côté des jeunes, des ONG et de la société civile, on n’entend nullement relâcher la pression, comme en témoignent les actions presque quotidiennes à l’approche de la COP26 et la dernière grande manifestation pour le climat qui a réuni, début octobre, plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues de Bruxelles.