Infiltré chez PostNL, il témoigne: «Des enfants de 13 ans travaillent dix heures par jour pour 4€ de l’heure»

Un journaliste a infiltré un des sous-traitants de PostNL pour vivre le quotidien effréné des coursiers.

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Nous vous en parlions ce lundi. L’inspection sociale, l’Onem et la douane ont mené hier une descente dans trois dépôts de PostNL, à Malines, Wommelgem et Ardoye. Au dépôt de PostNL à Wommelgem, l’inspection sociale a constaté dix infractions pour travail au noir de chauffeurs et dix autres infractions concernant le travail à temps partiel. Le dépôt a donc été scellé jusqu’à nouvel ordre, ainsi que certaines camionnettes.

Infiltré chez des sous-traitants, Joppe Nuyts, un journaliste pour Het Laatste Nieuws et VTM, livre un témoignage édifiant sur les conditions de travail dans l’entreprise. «À la fin, j’étais cassé. Mais pour ces sous-traitants, c’est le quotidien, quasi une question de vie ou de mort», indique le journaliste de 25 ans. À peine était-il engagé que Joppe a été confronté à la triche. «Immédiatement, la triche est devenue claire pour moi. Beaucoup de mes collègues avaient des contrats à temps partiel et étaient payés au noir».

«Je n’en ai pas cru mes yeux»

Joppe Nuyts, lui, est finalement passé en contrat à durée indéterminée. Grâce à ce contrat, il gagnait environ 1.800€ par mois. «Pas si mal, mais avec un travail très dur», témoigne-t-il. Le journaliste devait en effet travailler entre 12 et 16 heures par jour et livrer environ 200 colis, mais cela pouvait monter jusqu’à 400! Pour tenir le rythme, Joppe Nuyts était obligé de commettre plusieurs infractions au code de la route.

Le journaliste assure finalement que des jeunes de 13/14 ans travaillent également pour l’entreprise sous contrat étudiant pour 4€ de l’heure. «Un soi-disant job d’étudiant, mais on peut difficilement appeler ça comme ça. Ils doivent parfois porter des colis pendant plus de dix heures par jour. Mais ce ne sont même pas des jeunes, ce sont des enfants: 13 et 14 ans. Je n’en ai pas cru mes yeux quand je leur ai parlé», conclut-il.