Guerre en Ukraine: la situation «s’aggrave» à Severodonetsk, Zelensky sur la ligne de front

Après des avancées, la situation «s’est aggravée» pour les forces ukrainiennes à Severodonetsk, une ville-clé de l’est du pays et actuel épicentre de combats acharnés avec les troupes russes, a annoncé lundi matin le gouverneur régional.

par
AFP
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«Les combats sont très acharnés à Severodonetsk. Nos défenseurs ont réussi à contre-attaquer et libérer la moitié de la ville, mais la situation s’est aggravée pour nous», a déclaré Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk, sur la télévision ukrainienne 1+1 sans plus de détails.

Selon lui, les bombardements se sont encore intensifiés sur Severodonetsk et Lyssytchansk, ville voisine située sur «les hauteurs» et stratégique pour «tenir la ligne de défense».

Les Russes «détruisent tout avec leur tactique habituelle de terre brûlée» pour qu’il «ne reste plus rien à défendre», a-t-il accusé.

Ce centre industriel est la plus grande agglomération encore aux mains des Ukrainiens dans la région de Lougansk, où les soldats russes ont pas à pas avancé ces dernières semaines après s’être retirés ou avoir été chassés d’autres parties du territoire ukrainien, notamment des environs de la capitale Kiev.

Après avoir été dans un premier temps repoussés par une offensive russe sur Severodonetsk, les Ukrainiens y ont progressivement repris du terrain.

Le ministère russe de la Défense a, de son côté, assuré samedi que les troupes ukrainiennes se retiraient vers Lyssytchansk «ayant subi des pertes critiques dans les combats pour Severodonetsk (jusqu’à 90% dans plusieurs unités)».

L’armée russe tente de conquérir l’intégralité du Donbass, surnom donné aux régions ukrainiennes de Donetsk et Lougansk, en partie aux mains des séparatistes prorusses depuis 2014.

Zelensky en visite à ses troupes

Le président ukrainien Volodymyr s’est rendu dimanche auprès de ses troupes sur la ligne de front dans le Donbass, dans l’est du pays où la guerre fait rage face aux forces russes, a-t-il annoncé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

«Nous étions à Lyssytchansk, nous étions à Soledar», a dit le dirigeant qui est allé à des postes de commandement de ces localités proches de Severodonetsk, ville clef dans l’offensive menée par Moscou dans le bassin minier du Donbass.

Il s’est également rendu à Bakhmout, dans le sud-ouest de la région de Donetsk, et s’est entretenu avec des militaires, a indiqué la présidence.

Lors de son périple, M. Zelensky «a approfondi sa connaissance de la situation opérationnelle sur la ligne de front défensive», a précisé la présidence.

«Je veux vous remercier pour votre excellent travail, pour votre service, pour nous protéger tous, notre État. Je suis reconnaissant envers tout le monde», leur a-t-il dit. «Prenez soin de vous!» «Je suis fier de tous ceux que j’ai rencontrés, à qui j’ai serré la main, avec qui j’ai communiqué, que j’ai soutenus», a déclaré M. Zelensky dans son discours quotidien.

Il a aussi précisé qu’il s’était rendu à Zaporijjia, pour y rencontrer des résidents de Marioupol qui ont réussi à fuir ce port stratégique sur la mer d’Azov presque entièrement détruit par les bombardements russes.

«Chaque famille a sa propre histoire. La plupart étaient sans hommes», a-t-il relevé. «Le mari de l’une est allé à la guerre, celui de l’autre est en captivité, celui d’une autre encore, malheureusement, est mort. Une tragédie. Pas de domicile, pas d’être aimé. Mais nous devons vivre pour les enfants. De vrais héros, ils sont parmi nous».

M. Zelensky s’était déjà rendu sur les lignes de front en mai, dans la région de Kharkiv.

Le voyage de M. Zelensky sur le champ de bataille lui a permis d’avoir une vue d’ensemble importante des opérations militaires et de remonter le moral de ses troupes en première ligne, a déclaré l’ancien général de l’armée australienne Mick Ryan.

Cela a également démontré qu’il avait «une confiance totale dans son armée» et a permis d’accentuer le contraste entre son style de leadership et celui de son adversaire russe Vladimir Poutine, a-t-il ajouté sur Twitter.

«Je suis à peu près sûr que Poutine n’acceptera pas d’invitation à rendre visite aux troupes russes mal nourries et mal dirigées – mais bien armées – en Ukraine à quelque moment que ce soit», a-t-il encore avancé.