Facebook confronté au problème du vieillissement de ses utilisateurs

Facebook doit faire face à des milliers de documents confidentiels révélés sur la place publique par son ex-employée Frances Haugen. Dans l’un d’entre eux, Facebook s’interroge sur l’un de ses problèmes majeurs: le vieillissement de ses utilisateurs et le déficit d’attrait du réseau pour les nouvelles générations.

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ETX Daily Up
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Les jeunes délaissent-ils vraiment Facebook? Le réseau social compte en 2021 plus de 2,8 milliards d’utilisateurs actifs chaque mois dans le monde, et en France le chiffre atteint 40 millions de personnes. Pourtant, Facebook s’inquiète d’un phénomène préoccupant: de moins en moins d’utilisateurs s’inscrivent et les départs du réseau social deviennent fréquents.

Dans une note interne d’un document des Facebook Files (des documents internes récupérés par Frances Haugen, une ancienne de Facebook, et transmis à plusieurs médias dont The Wall Street Journal ou Le Monde), un chercheur de Facebook a partagé des statistiques à ses collègues. Les utilisateurs américains adolescents du réseau ont diminué de 13% depuis 2019 et pourraient continuer à chuter jusqu’à 45% dans les deux prochaines années. Pire encore pour l’entreprise américaine, plus un utilisateur est jeune, moins il va s’engager régulièrement dans l’application. Bref, Facebook doit réagir rapidement, car son attrait auprès des jeunes générations se tarit.

«Un problème réel»

Dans un mémo interne, les chercheurs de l’entreprise de Mark Zuckerberg ont identifié le «vieillissement comme un problème réel» et «pourraient être confrontés à un déclin plus sévère de jeunes utilisateurs que ce qui était prévu». On peut imaginer que les différentes tentatives du réseau social notamment via un Instagram pour enfants ou encore pour rendre l’application messager plus «kid-friendly» visent à atténuer ce phénomène et attirer une nouvelle génération.

Par ailleurs, Instagram doit aussi se méfier de ce phénomène. Les chercheurs ont identifié un problème similaire dans l’engagement des nouveaux utilisateurs. Les plus jeunes préfèrent notamment Tik-Tok – selon Facebook, ils y passeraient 2 à 3 fois plus de temps que sur Instagram – pour se divertir et Snapchat pour pouvoir communiquer avec leurs amis.

Le métaverse pour attirer un nouveau public?

Des faits qui se retrouvent dans la réalité. Guillaume, 23 ans, en étude d’événementiel à Paris, a récemment quitté le réseau social. «La principale raison c’est ce sentiment de perdre mon temps. Et puis Facebook c’était à la mode à l’époque où on rentrait au collège. Maintenant ça ne s’utilise quasiment plus, on ne partage plus rien dessus», nous explique-t-il. «Depuis que j’ai quitté le réseau, le seul problème que j’ai rencontré est celui de ne plus recevoir des invitations à des événements privés. Mais bon au final, on se contacte et ça ne change rien».

De son côté Louise, 14 ans, collégienne en 3e, n’a jamais eu de compte Facebook et ne compte pas s’en créer un: «Tout simplement parce que personne ne le fait. Si je dois communiquer, j’utilise Snapchat avec mes amis ou encore Whatsapp. Je n’en vois juste pas l’intérêt. Je ne suis pas sûre de trouver quoi que ce soit que je n’ai pas sur d’autres réseaux».

Le vieillissement de la base d’utilisateurs du plus ancien réseau social pourrait être une menace pour sa santé économique. En effet, les jeunes sont la cible prioritaire dans le marché publicitaire de l’entreprise. Pour répondre à cette problématique, Facebook travaillerait sur la possibilité de définir des identités de profils différents pour interagir avec des communautés distinctes. Une autre réponse potentielle correspondrait à la création du métaverse de Facebook pour attirer les nouvelles générations.