De nouvelles manifestations en France contre le pass sanitaire

Des manifestations ont débuté samedi dans de nombreuses villes de France contre l’extension du pass sanitaire et au nom de la «liberté», pour le troisième samedi consécutif.

par
AFP
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Les autorités prévoient la mobilisation de 150.000 personnes. Samedi dernier, les manifestations avaient rassemblé 161.000 personnes et 110.000 une semaine plus tôt. À Paris, une première manifestation est partie du métro Villiers (XVIIe) à 14H00 en direction de la place de la Bastille (XIe). Peu avant 15H00, quelques tensions avec les forces de l’ordre émaillaient le cortège à proximité du Moulin-Rouge.

Avant que le cortège s’élance, le «gilet jaune» Jérôme Rodrigues a fustigé «les membres du gouvernement, les membres des médias qui sont là pour vous vendre l’efficacité d’un vaccin sans même avoir aucune preuve», disant se sentir «diabolisé». Une autre manifestation a démarré après 14H30 près de la gare Montparnasse (VIe), à l’appel de l’ex nº2 du FN et président des Patriotes Florian Philippot. Arborant de nombreux drapeaux «bleu blanc rouge» ou un drapeau européen déchiré, les manifestants, sans masques pour la plupart, se dirigent vers le ministère de la Santé (VIIe).

Le président du parti pro-Frexit UPR (Union populaire républicaine) François Asselineau a de son côté annoncé vendredi être positif à la Covid-19, et donc empêché de manifester contre le pass sanitaire, qu’il juge «absurde, injuste et totalement liberticide».

Manifestations dans tout le pays

Plus de 3.000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour encadrer les manifestants et sécuriser les lieux sensibles, une semaine après que des manifestants ont été repoussés des Champs-Elysées, dont les accès sont bloqués ce samedi.

Des manifestations sont également prévues dans plus de 150 villes en France, avec une affluence potentiellement importante à Toulon, Bordeaux, Marseille, Nice, Metz, Nantes et Pau. À Montpellier, plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux gilets jaunes, ont commencé à se masser en début d’après-midi sur la place de la Comédie, aux cris de «Liberté», a constaté une journaliste de l’AFP. «Macron/Big Pharma, même combat=assassins», lisait-on sur une pancarte.

À Strasbourg, 3.200 personnes, selon la police, défilaient dans le centre-ville, sans débordements et en présence de la député ex-LREM Martine Wonner.

Regroupée autour des mots-dièses #manif31juillet et #PassDeLaHonte sur les réseaux sociaux, l’opposition aux mesures gouvernementales fédère des manifestants anti-pass sanitaire, anti-vaccins ou anti-confinement, aux revendications protéiformes. Dans les cortèges, où figurent également de nombreux «gilets jaunes», les manifestants brandissent des pancartes «Macron dégage», «terreur sanitaire», «non au pass», «non à la dictature sanitaire».

50% de la population entièrement vaccinée

Le pass sanitaire a été adopté définitivement dimanche soir, après six jours de débats houleux au Parlement. Déjà appliqué dans les lieux culturels et de loisirs depuis le 21 juillet, son extension pour les cafés, foires, salons, restaurants et trains est prévue le 9 août. Entre temps, le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la loi le 5 août.

De nouveaux confinements sont mis en place ce week-end en Martinique et à la Réunion, deux territoires où la couverture vaccinale est faible et le taux d’incidence augmente fortement. Les personnes non vaccinées contre la Covid-19 représentent environ 85% des malades hospitalisés en France, y compris en réanimation, et 78% des décès dus au virus, selon une étude publiée vendredi.

La France a dépassé mardi soir le seuil de 50% de sa population entièrement vaccinée, un niveau toutefois encore éloigné du seuil d’immunité collective évalué à environ 90% avec le nouveau variant Delta.

Selon les résultats d’une étude Harris Interactive pour LCI réalisée fin juillet et publiée vendredi, 4 Français sur 10 déclarent soutenir les manifestations contre le pass sanitaire.

Parmi les Français qui soutiennent les rassemblements, 65% justifient leur soutien par «l’impression de se voir imposer ce qu’ils doivent faire, de ne pas avoir le choix».