Cinq chiffres interpellants sur le cyberharcèlement des jeunes

Le constat est alarmant : 20 % des jeunes disent avoir déjà été confrontés au cyber-harcèlement. Entre jalousie, vengeance, risques et prévention, une étude s'est intéressée au comportement des jeunes sur Internet. Retour en cinq chiffres clés pour mieux comprendre les problématiques du cyberharcèlement chez les enfants et les adolescents.

par
Belga
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C'est l'âge moyen auquel un enfant obtient son premier smartphone, appareil numérique ou tablette. L'étude, réalisée par Audirep pour la Caisse d'Epargne en partenariat avec l'Association e-Enfance, a révélé qu'un enfant utilise son premier téléphone dès l'âge de 10 ans, en moyenne, le mettant ainsi très tôt face aux dangers de la digitalisation. "Alors que la tablette, l'ordinateur, la console, sont plutôt des outils qui sont partagés avec un autre membre de la famille, même avec les parents, le smartphone, quant à lui, fait l'objet, dans la plupart des cas, d'un usage exclusif à l'enfant et à l'adolescent. C'est donc un élément complètement à la main de l'enfant et qui, encore plus que les autres outils, peut échapper au regard des parents", a expliqué Didier Caylou, directeur du département Banque-Finance-Assurance chez Audirep, lors d'une conférence de presse mercredi 6 octobre.

63 %

Parmi les enfants interrogés entre 8 et 18 ans, 63 % ont affirmé être inscrits sur un ou plusieurs réseaux sociaux. Cela représente 3 enfants sur 10 en primaire, 7 adolescents sur 10 au collège et près de 9 adolescents sur 10 au lycée. Concernant les sites de jeux en réseau, les résultats montent à un enfant sur deux et même jusqu'à 4 enfants sur 10 pour la primaire. Chez les garçons, cette proportion atteint deux enfants sur trois.

En moyenne, ces derniers fréquentent en moyenne cinq réseaux sociaux avec en tête Snapchat, suivi de YouTube et Instagram. TikTok, Facebook et WhatsApp sont cités par la suite. Une réalité également partagée par les parents qui sont 84 % à reconnaître, à leur tour, être inscrits sur au moins un réseau social : "Les réseaux sur lesquels ils sont aussi inscrits comme leurs enfants sont Instagram, Facebook et WhatsApp", a précisé Didier Caylou.

D'après l'étude, les jeunes passent en moyenne 2 heures par jour sur Internet ou les réseaux sociaux. Une moyenne qui augmente chez les lycéens pour atteindre 3,3 heures.

69 %

C'est le pourcentage de parents affirmant ne pas avoir de contrôle total sur ce que font leurs enfants sur Internet, en excluant les réseaux sociaux. Ils sont même 83 % à reconnaître "ne pas savoir exactement" ce que font leurs enfants en incluant les réseaux sociaux.

Pourtant, les parents sont bien au courant des risques encourus par leurs enfant sur Internet. Ils sont 74 % à confirmer en être conscients tandis que les jeunes ne sont que 34 % à le reconnaître. Une proportion drastiquement faible : "Trois parents sur quatre pensent que leur enfant pourrait être victime de cyberharcèlement tandis que seul 35 % des enfants le projettent", a expliqué Didier Caylou. Le cyberharcèlement est le deuxième risque identifié par les parents sur Internet après "la mauvaise rencontre" avec un adulte mal-intentionné et même un pédophile. L'expostion à des contenus inappropriés ou encore le piratage de données personnelles viennent compléter la liste.

Les parents sont tout de même 88 % à penser que leurs enfants sont prudents sur Internet.

51 %

En moyenne, 20 % des enfants disent avoir été confrontés à une situation de cyberharcèlement. Un nombre moyen obtenu après une double approche. 14 % des enfants ont répondu "oui" à la question directe leur demandant s'ils sont été "cyberharcelés" tandis que 17 % l'ont confirmé après une question moins frontale, sans utiliser le terme de "cyberharcèlement", montrant ainsi une certaine peur vis à vis de ce mot et du statut de victime. Le pourcentage monte jusqu'à 25 % au lycée, 21 % au collège et 14 % déjà en primaire.

L'étude a souligné que les filles étaient les plus victimes de cyberharcèlement avec 51 % des jeunes filles âgées de 13 ans en moyenne : "Elles sont plus inscrites en moyenne sur les réseaux sociaux. Elles pratiquent aussi plus souvent les jeux en ligne et passent plus de temps sur Internet", a affirmé Didier Caylou. Dans 45 % des cas, la vengeance et la jalousie sont les premières causes de cyberharcèlement avancées par les jeunes interrogés.

79 %

Pour gérer ces situations, plus de 9 parents sur 10 "souhaitent obtenir de l'aide et des informations pour les aider à anticiper et à faire face à des situations de cyberharcèlement voire de violences numériques", a révélé Didier Caylou. 79 % d'entre eux trouveraient même utile d'avoir un accompagnement psychologique.

*Une étude inédite réalisée par Audirep pour Caisse d'Epargne entre le 15 avril et le 2 mai 2021, auprès d'un échantillon de 1 204 binômes parent/enfant, soit au total, 2 408 personnes interrogées.