Ce calendrier qui prédisait une épidémie de variole du singe pour le 15 mai

L’apparition des cas de la variole du singe a-t-elle été planifiée? C’est une théorie qui circule sur les réseaux sociaux, alors qu’un calendrier établi en mars 2021 prédisait qu’une épidémie de variole du singe démarrerait le 15 mai 2022. Explications.

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«Pure coïncidence». C’est ce qu’a répondu le groupement d’experts à l’origine d’un calendrier fictif, calendrier qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours. Ce scénario tablait sur la propagation de la variole du singe à partir du 15 mai. Mais de quoi s’agit-il?

Derrière ce calendrier devenu viral sur les réseaux sociaux, on trouve les simulations établies par la Nuclear threat initiative (NTI). Cette ONG rassemble divers experts qui travaillent à «réduire les menaces nucléaires et biologiques». Concrètement, ils simulent des catastrophes biologiques sur base de menaces jugées réelles et évaluent la capacité de nos sociétés à y faire face.

Un exercice virtuel

C’est précisément dans ce cadre que les spécialistes, réunis à Munich en mars 2021, ont établi ce fameux calendrier. «L’exercice mettait en scène une pandémie mondiale mortelle impliquant une souche inhabituelle du virus de la variole du singe, apparue dans la nation fictive de Brinia et qui s’est propagée dans le monde entier en 18 mois», est-il détaillé dans un rapport de la Conférence de Munich sur la sécurité de 2021. Il s’agit donc bien d’un scénario totalement fictif.

Cette fiction se poursuit ainsi: «le scénario révèle que l’épidémie initiale avait été causée par une attaque terroriste utilisant un agent pathogène fabriqué dans un laboratoire dont les dispositions en matière de biosécurité et de sûreté biologique étaient inadéquates et dont la surveillance était faible. À la fin de l’exercice, la pandémie fictive a entraîné plus de trois milliards de cas et 270 millions de décès dans le monde.»

Sur base de cet exercice, les experts ont développé différentes recommandations (celles-ci bien réelles). Parmi elles, le fait d’améliorer les systèmes internationaux d’alerte sur les risques de pandémie; d’établir des plans nationaux de riposte en cas pandémie; d’investir dans la recherche; de financer des plans de préparation aux pandémies… Globalement, les experts estiment que notre monde «n’est absolument pas préparé à se prémunir contre de futures pandémies» et qu’il est urgent de «prendre des mesures urgentes pour remédier à cette vulnérabilité».

Des éléments interpellants

Si ces conclusions se basent sur un scénario entièrement virtuel, celui-ci reste interpellant: pourquoi la variole du singe? et pourquoi la date du 15 mai?

En ce qui concerne la date, les auteurs assurent qu’il s’agit d’une «pure coïncidence». Quant au choix de la maladie, «coïncidence également». Toutefois, la variole du singe a été sélectionnée car elle «figure depuis longtemps sur la liste des menaces qui inquiètent la communauté scientifique», justifient les auteurs de la NTI. Qui plus est, elle fait l’objet de recherches scientifiques depuis plusieurs décennies.

Réagissant à l’actualité, la NTI a tenu à rassurer: «Nous ne croyons pas que l’épidémie actuelle a le potentiel de se propager aussi rapidement que l’agent pathogène artificiel fictif de notre scénario ou de provoquer un taux de létalité aussi élevé», indique l’ONG sur son site web.