Boire l’eau des toilettes, une réalité pas si lointaine

La sécheresse de cet été a démontré, une fois encore, que l’eau n’est pas une ressource inépuisable. Et si, pour l’économiser, on se mettait à boire l’eau… des toilettes? Recyclée, bien entendu! Si l’idée peut paraître saugrenue, cela pourrait pourtant devenir une réalité assez rapidement.

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Transformer les eaux usées des toilettes en eau potable, utopie? Pas exactement: les compagnies des eaux planchent actuellement sur la mise en place de systèmes qui nous permettraient de réutiliser (et de boire!) les eaux après leur passage dans la cuvette.

Ces systèmes «des toilettes au robinet» verraient l’eau des toilettes se déverser dans les rivières à proximité des usines de traitement. Elle serait ensuite collectée et transformée en eau potable.

Ces processus pourraient être mis en œuvre dès 2030, selon les spécialistes.

«Parfaitement sain»

«Nous devrions traiter l’eau comme une ressource précieuse, et pas comme un bien gratuit», soutient le chef de l’Agence britannique pour l’environnement, James Bevan, dans les colonnes du Sunday Times. «Il faut se rappeler d’où elle vient: à chaque fois que nous ouvrons le robinet, ce qui en sort vient d’un lac, d’une rivière ou d’un aquifère. Plus nous en prenons, plus nous drainons ces sources et plus nous accentuons les pressions sur la nature et la faune.»

Selon lui, l’eau potable issue des eaux usées est peut-être «impopulaire», mais elle est «parfaitement sûre et saine».

Solutionner l’approvisionnement

Surtout, de tels procédés permettraient d’éviter tout risque de pénurie. Un argument qui, vu l’été que l’on vient de traverser, pourrait convaincre plus d’un gouvernement.

Cet été, la Belgique a connu une sécheresse inédite. La distribution publique de l’eau n’a, globalement, pas rencontré de problème. Néanmoins, dans le sud de la Wallonie, la situation est beaucoup plus compliquée, a alerté la Cellule d’expertise Sécheresse du Service public de Wallonie (SPW). Dix-neuf communes y ont déjà pris des arrêtés de police de restriction de consommation de l’eau de distribution tandis que quinze autres font l’objet d’une surveillance particulière.

Les précipitations sur le territoire ont été infimes. La sécheresse en cours au sud du pays va perdurer bien au-delà de l’été et ses impacts se feront ressentir certainement jusqu’à la fin de l’année 2022.

Alors que les effets du réchauffement climatique s’accélèrent, notre pays risque de connaître d’autres épisodes de sécheresse similaires, voire pires. Des restrictions d’eau pourraient donc encore s’avérer nécessaires, alors que la situation est de plus en plus problématique pour nos écosystèmes.