Bientôt la fin du rythme «996» pour les travailleurs chinois?

Est-ce la fin du «996»? Le modèle chinois du travail acharné dans le secteur de la Tech pose problème dans les plus hautes sphères du gouvernement. Une note vient d’être publiée pour mettre fin à ces pratiques jugées contraires à la loi en vigueur. Une évolution qui fait suite aux changements de rythme récemment proposés par de grandes entreprises de la Tech chinoises comme Bytedance, mais aussi au soulèvement de la jeunesse chinoise sur les réseaux sociaux.

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ETX Daily Up
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Plus de 72 heures de travail par semaine. De 9 h du matin à 9 h du soir, 6 jours sur 7. Le rythme «996», très en vogue chez les entreprises technologiques en Chine, est mis à mal par les autorités gouvernementales. Le ministère chinois des Ressources humaines et de la sécurité sociale ainsi que la Cour populaire suprême vient de rendre une note pour tenter de mettre fin au modèle «996». Il représente une violation grave de la loi relative à la durée maximale du travail selon eux. Les heures supplémentaires sur le lieu du travail sont elles aussi dans le viseur des régulateurs de Pékin.

Le droit du travail chinois stipule précisément: «en raison des besoins de la production et des opérations, l’employeur peut prolonger les heures de travail après consultation des syndicats et des travailleurs, et les heures de travail prolongées ne dépassent généralement pas une heure par jour. S’il est nécessaire de prolonger les heures de travail pour des raisons particulières, les heures de travail doivent être prolongées à condition de garantir la santé des travailleurs, c’est-à-dire pas plus de trois heures par jour et pas plus de 36 heures par mois.» Les heures de travail sont quant à elles limitées à 40 par semaine.

Le Tangping, soulèvement de la jeunesse chinoise

La Cour Suprême Populaire a rendu publics plusieurs cas où le système d’heures supplémentaires formulé par différents employeurs était contraire à la loi. Elle a rendu sa décision après avoir examiné plusieurs cas où les heures supplémentaires ont été jugées illégales. Notamment un cas où un employé est mort dans une entreprise de médias où il était contraint de travailler de longues heures. Depuis peu, des entreprises de big Tech avaient fait machine arrière après des commentaires négatifs en provenance de la société chinoise dans son ensemble. On peut citer Bytedance (TikTok), Kuaishou ou encore Lightspeed & Quantum, un éditeur de jeux vidéo.

La jeunesse chinoise s’était faite particulièrement virulente sur les réseaux sociaux avec un mouvement repris des millions de fois, le Tangping (littéralement: s’allonger à plat) pour protester contre les horaires de travail insoutenables. Selon la loi en vigueur, les travailleurs doivent bénéficier des droits et intérêts correspondants en matière de rémunération, de repos et de vacances, conformément à la loi. Les deux organes gouvernementaux ont mis en garde ceux qui enfreindraient la loi et appellent les entreprises à clarifier avec leurs employées leurs droits.

Le hashtag Tangping avait été censuré plusieurs fois sur le réseau social, ce n’est maintenant plus vraiment le cas. Sur weibo, la jeunesse chinoise a ainsi pu faire part de sa joie suite aux dernières annonces du gouvernement pour mettre fin à un rythme jugé inacceptable.