Armes, «Mein Kampf», extrême droite... Le profil de l’agresseur de Macron se précise

Des perquisitions ont été menées chez les deux personnes interpellées après la gifle adressée à Emmanuel Macron. De quoi en apprendre un peu plus sur leurs profils.

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Damien Tarel et Arthur C. ont participé au bain de foule d’Emmanuel Macron ce jeudi. Le premier de ces deux Français en a profité pour asséner une gifle au président de la république, avant d’être neutralisé. Selon divers médias français, dont BFM TV, des perquisitions ont été réalisées ensuite au domicile des deux jeunes hommes. Celles-ci ont notamment permis aux autorités de mettre la main sur plusieurs armes à feu ainsi qu’un exemplaire de « Mein Kampf », écrit par Adolf Hitler, rapporte Sudinfo.

Damien Tarel est un fan d’histoire médiévale qui suit l’extrême droite royaliste sur les réseaux sociaux, mais que l’on décrit comme apolitique et non violent dans sa commune.

Âgé de 28 ans et interpellé à Tain-L’Hermitage, il habite Saint-Vallier (Drôme) au nord de Valence. Il y a fondé deux associations dans les arts martiaux historiques européens, une pratique de combats « tombée dans l’oubli » qui compte 1.500 pratiquants en France, et les jeux de plateau à figurines. C’est là qu’il a rencontré Arthur C., 28 ans, arrêté à ses côtés après avoir filmé l’agression du chef de l’Etat.

«Nature curieuse»

Rencontré par l’AFP mardi soir à Saint-Vallier, Loïc Dauriac, 36 ans, est un ami des deux hommes. Il se trouvait d’ailleurs avec eux avant le passage de M. Macron, les trois ont été filmés par une équipe de l’émission Quotidien. Parti avant la gifle, il dit avoir été « énormément » étonné par le geste de Damien T. : « Ce n’est pas quelqu’un de violent ». Deux commerçantes voisines de l’association de jeux confirment, évoquant « un gamin sans histoires ».

Sur YouTube, Damien T. est cependant abonné à plusieurs chaînes d’extrême droite, comme celle d’Henry de Lesquen, condamné en 2018 pour provocation à la haine et contestation de crime contre l’humanité ; ou royalistes comme celle du Cercle Richelieu. Sa page Facebook indique qu’il « aime » celle du groupe Action Française Lyon, parmi d’autres des mêmes mouvances.

Interrogé sur ces fréquentations en ligne, Loïc Dauriac répond qu’il n’est « pas surpris » car son ami « est de nature curieuse ». Mais « il n’a pas ces idées-là ». « Il est contre les royalistes. Pour lui, ils ont des idées à la con », assure-t-il.

Pourquoi, dès lors, avoir prononcé leur cri de guerre, « Montjoie Saint-Denis », en s’en prenant au président ? Pour M. Dauriac, il ne faut pas y voir une référence royaliste mais plutôt une allusion au film Les Visiteurs : en bon « médiéviste », il aurait pu tout aussi bien lancer une réplique de la série télévisée Kaamelott.