Une ville sans voiture, ça donne quoi? Bilan de l’expérience à Ljubljana

Alors que de nombreuses grandes villes européennes, à commencer par Bruxelles ou Paris, inaugurent des zones à faibles émissions où la plupart des voitures n’auront plus le droit de circuler, Ljubljana fait figure de pionnière. Depuis 2007, la capitale slovène a aménagé son centre-ville de manière à ce que certains secteurs soient exclusivement réservés aux piétons et aux cyclistes, avec des résultats déjà visibles.

par
AFP
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La vision de voitures et de transports en commun dans certains quartiers du centre de Ljubljana appartient désormais au passé. L’idée d’un centre-ville sans voiture à Ljubljana a commencé à germer en 2007, avec la rénovation de certaines infrastructures sur des rues et des places très fréquentées par les touristes. L’idée était alors d’accorder davantage de place aux piétons avec l’aménagement de trottoirs plus larges et la fermeture progressive du trafic aux véhicules motorisés. Désormais, dans ces zones, seuls les véhicules de livraison sont autorisés, quelques heures le matin.

Au fil du temps, Ljubljana a tenu compte des besoins des piétons et des cyclistes pour développer ce type de zones réservées. De cette manière, ils peuvent désormais plus facilement circuler dans la ville, en traversant notamment la Ljubljanica sans avoir à faire de détours, des travaux de rénovation et d’adaptation aux nouvelles mobilités ayant été réalisés sur pas moins de 13 ponts.

Une ville plus verte et conviviale

Cette politique a également permis de revitaliser les berges de la rivière et de nombreux arbres ont été plantés aux alentours. D’autre part, d’anciens espaces de stationnement réservés aux voitures ont été réaménagés en zones de rencontres et d’événements, autant d’initiatives largement soutenues par la population locale. Dans le même temps, de nombreux parkings souterrains ont été construits, notamment à destination des habitants qui vivent dans ces zones à circulation restreinte.

Aujourd’hui, les piétons et les cyclistes peuvent profiter de plus de 12 hectares de surfaces dans le centre-ville qui leur sont spécialement dédiés, ce qui se traduit également par une réduction des émissions et du bruit causés par la circulation. Dans ces zones, les émissions de CO2 ont été réduites de 70% tandis que le bruit a quant à lui chuté de l’ordre de 6 dB en moyenne. Dans les rues environnantes, tant la qualité de l’air que l’intensité du bruit n’ont malheureusement pas baissé.

À noter enfin que dans ces zones, les résidents et les visiteurs peuvent utiliser gratuitement un «Kavalir» («cavalier») tout au long de l’année, une sorte de voiturette de golf électrique avec chauffeur, pour des trajets à la demande. La ville les encourage en outre à utiliser également une bicyclette dès que c’est possible, notamment via son propre service de vélos en libre-service.