Une nouvelle ligne de tram pour Bruxelles: découvrez tout ce qu’il faut savoir

Bruxelles sera dotée d’une nouvelle ligne de tram, la 10, reliant Neder-Over-Heembeek au centre-ville et à toute la Région. Une enquête publique vient d’être ouverte.

par
or
Temps de lecture 4 min.

Sur le territoire heembeekois, plusieurs quartiers sont en pleine croissance, à la fois démographique et économique. Mais pour desservir ces zones en plein développement, les transports publics arrivent aujourd’hui à saturation. Face à ce double constat, la Stib a décidé de lancer le projet d’une nouvelle ligne, reliant Neder-Over-Heembeek à la place Rogier. Objectif: désenclaver ces quartiers et améliorer la mobilité des travailleurs comme des riverains.

C’est une ligne de tram, plus confortable et plus rapide qu’un bus, qui a été plébiscitée, notamment pour sa capacité nettement moins limitée (180 à 250 places, contre 65 pour un bus standard).

Quel tracé?

Selon la société de transports publics bruxelloise, cette nouvelle ligne de tram, longue de cinq kilomètres et demi, devrait permettre d’offrir une meilleure connexion entre le nord et le sud de la Région. «Depuis le pôle Heembeek, le tram 10 desservira des zones densément habitées, de nombreuses infrastructures publiques (écoles, crèches, centres sportifs, bibliothèque), des commerces, des entreprises et l’Hôpital Militaire, tout en permettant le réaménagement qualitatif des rues sur son passage», développe la Stib.

Au total, le tracé comptera dix arrêts. Le futur tram partira de l’Hôpital Militaire pour arriver à la place Rogier, en passant par Tyras, Mandela, Peter Benoît, Vekemans, Heembeek, Docks Bruxsel, Jules De Trooz et Gare du Nord.

Outre le tracé en lui-même, le projet prévoit aussi le réaménagement des voiries ainsi que l’installation de zones récréatives, de places, de plaines de jeux et d’espaces verts. De quoi améliorer l’espace de vie des riverains.

Par ailleurs, une piste cyclable confortable et ininterrompue est prévue entre le Chemin Vert et le terminus. L’itinéraire cyclable passera ensuite par l’avenue des Croix de Guerre (déjà aménagée à cet effet), et non par les voiries étroites comme la rue de Heembeek ou la rue François Vekemans.

Une enquête ouverte, les travaux débutent déjà

L’enquête publique sur le futur tram vient de commencer. Tous les citoyens peuvent faire leurs remarques sur les plans d’aménagement, et ce jusqu’au 19 mai. Suivra ensuite, en juin, une commission de concertation.

Côté chantier, les premiers travaux liés aux impétrants (réalisables avant l’octroi de permis) ont démarré fin mars. Ceux-ci devraient durer sept mois. Dès réception du permis d’urbanisme, la pose des premières voies, des lignes aériennes ainsi que le réaménagement des voiries, trottoirs et pistes cyclables débuteront. La Stib espère ainsi pouvoir inaugurer la nouvelle ligne 10 à l’automne 2024. La finalisation des espaces publics (et donc la fin définitive des travaux dans le secteur) est quant à elle prévue pour fin 2025.

Durant toute la durée des travaux, l’accès aux commerces dans les zones sera toujours garanti, assure la société bruxelloise.

Du changement sur le réseau

Une fois le tram sur les rails, les lignes alentours seront réorganisées afin d’éviter toute redondance. Ainsi, la ligne 47 pourrait voir son itinéraire adapté entre Hembeek et Peter Benoit. Différents scénarios sont à l’étude, nous indique la Stib, mais la question n’est pas encore tranchée.

«Ce qui est par contre acquis, c’est que l’arrêt Heembeek sera le pôle de correspondance entre les lignes. Il permettra de passer du tram 7 au tram 10 pour aller vers le centre, mais aussi les échanges entre ces deux lignes de tram et les lignes de bus 47 et 56», nous précise Françoise Ledune, porte-parole de la Stib.

La nouvelle ligne du métro 3 viendra encore améliorer les liaisons des transports en commun bruxellois. «Quand la ligne de métro 3 atteindra Schaerbeek, il y aura une excellente connexion entre la ligne 7 et le métro à hauteur de la station Verboekhoven», poursuit Françoise Ledune. «Il pourra alors être envisagé d’y prolonger certaines lignes de bus, par exemple la ligne 47.»

Opposition citoyenne

Le projet ne fait toutefois par l’unanimité auprès des Heembeekois. En effet, plutôt que de voir un tram arriver dans leur quartier, certains riverains préféreraient que le réseau de bus soit davantage développé (une option qui, selon l’étude d’incidence commandée par la Stib, arriverait trop rapidement à saturation). Rassemblés au sein du collectif «Non au tram à NOH», les citoyens opposés au tram prévoient d’introduire un recours au Conseil d’État si le permis d’urbanisme est octroyé.