Pourquoi les chiffres de blessés sur la route ont-ils soudainement grimpé à Bruxelles malgré la zone 30?

Il n’y avait plus eu autant d’accidents corporels dans la région bruxelloise depuis 2012!

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Une augmentation de 32%. Alors que l’introduction d’une zone 30 à Bruxelles devait notamment limiter le nombre d’accidents corporels dans la capitale, ce total a augmenté de 32% au premier semestre de 2022, comme le rapporte Bruzz. En comparaison, cette hausse a été de 20% en Flandre et de 12% en Wallonie. Au total, plus de 2.000 accidents corporels ont été comptabilisés dans la région, le total le plus haut depuis 2012!

«Nous sommes déçus»

Une analyse est en cours pour comprendre les origines de cette hausse malgré l’entrée en vigueur de la zone 30. «Nous sommes évidemment déçus. Une analyse des chiffres est en cours. Il semble que l’essor des trottinettes électriques joue un rôle important dans ces chiffres (+212% d’accidents, ndlr). Mais nous constatons également que les voitures deviennent plus lourdes et plus volumineuses, ce qui signifie que leur impact en cas de collision est également plus important. Nous devons enquêter pour savoir si cela a eu un impact sur ces chiffres» explique à Bruzz Pieterjan Desmet, porte-parole de Elke Van den Brandt, ministre de la Mobilité et de la Sécurité routière de la région bruxelloise.

Plusieurs raisons pourraient expliquer cette hausse: un manque d’automatismes des conducteurs qui ont moins roulé à cause de la pandémie, une présence accrue des cyclistes et des trottinettes électriques sur les routes, ou encore la météo estivale qui a poussé les automobilistes a être plus relâchés au volant.

Des chiffres sous-estimés?

Ces résultats ont été publiés alors qu’une étude menée par l’Institut Vias dans les hôpitaux concluait ce mercredi que le nombre de blessés graves parmi les usagers de la route est largement sous-estimé en Belgique. Ainsi, pour chaque cas enregistré officiellement par la police, quatre personnes sont en fait admises à l’hôpital.

«Si l’on regarde les statistiques de la police, le nombre de blessés hospitalisés a diminué de 44% entre 2005 et 2019», indique Karin Genoe, CEO de l’Institut Vias. «Or, si l’on examine les statistiques des hôpitaux, qui sont plus détaillées, le nombre de blessés admis à l’hôpital n’a en réalité diminué que de 21%. Il s’agit de la face cachée de la sécurité routière», poursuit-elle.

Des profils sous-représentés

Les données hospitalières mettent par ailleurs en évidence que ce sont surtout les cyclistes, les usagers les plus jeunes (0-17 ans) et les seniors qui semblent être sous-représentés dans les données policières.

Si le nombre de blessures graves parmi les autres usagers de la route a baissé ces dernières années, le nombre de cyclistes grièvement blessés a, lui, sensiblement augmenté. En 2019, ils représentaient 43% des blessés graves contre 27% en 2005.