Le développement du fret ferroviaire, une solution pour faire baisser les émissions de CO2?

En Belgique, 75% du transport de marchandises se font par la route. Pourtant, des alternatives moins polluantes existent. C’est le cas du fret ferroviaire, un secteur qui espère doubler ses volumes de transport d’ici les dix prochaines années.

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Depuis le début 2007, le transport ferroviaire de marchandises est complètement libéralisé en Belgique. À travers notre plat pays, les trains de marchandises circulent essentiellement sur trois grands axes. Le premier, exploité par Sibelit, relie Anvers à l’Italie en passant par le Luxembourg et la Suisse. Le deuxième relie Zeebrugge/Gand et Anvers à l’Allemagne en passant par Montzen. Enfin, le dernier grand axe permet de relier Anvers à Paris.

Le fret ferroviaire à la traîne en Belgique

Grâce à sa position centrale et stratégique au cœur de l’Europe, le réseau ferroviaire belge est un maillon essentiel du transport de marchandises par rail. La majorité des marchandises sont acheminées vers la France et l’Allemagne, mais aussi vers l’Italie, la Suisse, l’Autriche et les Pays-Bas. Malgré cela, avec moins de 10% du transport de marchandises effectué par le rail, la Belgique reste à la traîne en matière de fret ferroviaire par rapport à d’autres pays européens. En Suisse et en Autriche par exemple, le transport de fret par rail représente plus de 30% du transport de marchandises. Chez nous, le transport de marchandises continue à se faire essentiellement par la route (76%). Le transport ferroviaire et le transport fluvial arrivent loin derrière en deuxième et troisième position.

Bien moins polluant que le transport routier

Par rapport au transport en camion, le transport de marchandises par train consomme, en moyenne, six fois moins d’énergie et émet neuf fois moins de CO2. Le fret ferroviaire est ainsi présenté comme une véritable solution pour le climat par ses défenseurs. Pour booster le transport de marchandises par rail, plusieurs acteurs européens se sont associés pour lancer l’initiative «Rail Freight Forward». L’objectif est de faire passer la part du ferroviaire dans le fret européen de 18 à 30% d’ici 2030. En Belgique, l’objectif est de doubler les volumes de transport de fret par rail d’ici les dix prochaines années. Les trains de marchandises n’ont donc pas encore dit leur dernier mot. Ils pourraient même contribuer à atteindre les objectifs climatiques.

Des trains de 750 m à Louvain

Le 1er juillet dernier, un tronçon de voies pouvant accueillir des trains de marchandises de 750 mètres de long a été inauguré en gare de Louvain. Cette gare voit défiler chaque jour de semaine 500 trains dont 40 de marchandises. Louvain occupe une position stratégique sur le corridor de fret européen Mer du Nord – Méditerranée (l’un des 3 corridors internationaux de fret incluant la Belgique). Le faisceau est important pour le transport de marchandises de Zeebrugge/Gand et Malines/Anvers à Athus Meuse. «Ces trains de 750 mètres sont essentiels à la réalisation de l’ambition du gouvernement de doubler le volume de marchandises transportées par le rail d’ici à 2030, de 7 à 15%. Chaque train de marchandises en plus sur les rails, c’est a minima 50 camions de moins sur les routes», a rappelé le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet. Le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire, Infrabel, a investi environ 7 millions € dans la modernisation du nœud ferroviaire louvaniste. Infrabel envisage à l’avenir de mener d’autres travaux liés au transport de marchandises grâce au fonds de reprise et de relance européen (RRF), par exemple sur la L161/1 à Bruxelles et à Kinkempois en province de Liège.