Comment la météo affecte-t-elle l’utilisation du vélo? Des chercheurs ont mené l’enquête

Une étude dévoile le comportement des cyclistes face aux intempéries. À terme, la hausse des températures et les bouleversements climatiques pourraient changer la donne.

par
ETX Studio
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La variable la plus significative concernant l’utilisation d’un vélo en libre-service est l’heure de la journée, suivie par le niveau de précipitations, selon une étude publiée dans le Journal of Transport Geography intitulée «Comment la météo affecte-t-elle l’utilisation des vélos en libre-service?».

Les conditions météo ont un impact sur la pratique du vélo

Il ressort que, dans la plupart des cas, l’utilisation de vélos en libre-service augmente les jours de semaine et les week-ends jusqu’à un point culminant lorsque la température atteint les 27 ou 28 degrés, avant ensuite de décliner. Outre les températures, le niveau des précipitations a lui aussi un effet direct sur la fréquentation de ce type de service.

Les mauvaises conditions météorologiques influent de différentes manières sur la volonté des gens de faire du vélo selon les zones climatiques. Ainsi, les habitants de Melbourne, Chicago ou Vancouver sont davantage enclins à ne plus faire de vélo dès qu’il commence à pleuvoir fort, contrairement aux habitants de Dublin, davantage exposés à ce type de conditions. La capitale de l’Irlande affiche ainsi lors des heures les plus pluvieuses de l’année un taux d’utilisation équivalent à 81% de celui habituellement constaté le reste du temps. C’est bien plus que partout ailleurs, où cette statistique a tendance à descendre dès que l’on se dirige vers le sud. À Melbourne, il n’est ainsi que de 46%, ce qui signifie que plus de la moitié des utilisateurs de vélos en libre-service refuse de rouler dès qu’il pleut fort.

La qualité des infrastructures compte aussi

Outre le climat local, d’autres facteurs peuvent influer sur la volonté de faire du vélo ou non sous la pluie, à commencer par la qualité des infrastructures. Pour inciter les cyclistes à rouler, même par mauvais temps, il faudrait donc mettre au point des pistes résistantes aux intempéries et, surtout, séparées des véhicules motorisés.

À noter que l’étude révèle également que les femmes sont plus facilement découragées par le mauvais temps, la pluie ou, pire, la neige. C’est notamment vrai à New York et Chicago, mais comme tous les opérateurs n’enregistrent pas le sexe de leurs abonnés, aucune généralisation ne peut être établie.

De fait, les conditions climatiques ont néanmoins un impact direct sur la congestion du trafic mais aussi, par ricochet, sur les émissions de CO2 et la pollution de l’air. Le changement climatique annoncé, avec une hausse probable des températures et de forts épisodes de pluie, ne sera pas sans répercussions. La fréquentation des services de vélos en libre-service devrait ainsi légèrement augmenter dans les climats froids et, à l’inverse, baisser un peu dans les zones plus chaudes.

Cette étude examine l’effet de la météo sur l’utilisation des vélos en libre-service. Elle prend en compte les données relatives à 40 programmes publics de partage de vélos situés dans autant de villes, réparties à travers 16 pays, dans cinq zones climatiques différentes. Au total, près de 100 millions de déplacements à vélo ont ainsi été analysés sur ces 8 dernières années.