Marie s’infiltre prend le Metro: «J’adore la Belgique»

Vous la connaissez sûrement pour ses micros-trottoirs mais, en plus d’être comédienne, Marie s’infiltre est autrice, danseuse, chanteuse et metteuse en scène. La Française à l’audace légendaire est actuellement en tournée dans toute la France et -spoiler- bientôt en Belgique avec son spectacle «Culot». Metro l’a rencontré pour une interview exclusive.

par
Charlotte Denis
Temps de lecture 5 min.

Celle dont on entend souvent: «Comment ose-t-elle?» est à présent sur scène avec son spectacle «Culot». L’unique Marie s’infiltre a répondu avec style et sincérité aux questions de Metro. On vous laisse découvrir cet échange.

MARIE S’INFILTRE «EN VRAI»

Tu penses qu’avoir du culot c’est inné?

«Non, je ne pense pas que ce soit quelque chose d’inné. Au contraire, je pense qu’on évolue dans un milieu avec plus ou moins de culot, avec des règles sociales, des conventions… Et qu’à un moment ou un autre, on est tous amenés à briser ces codes-là. Je parle de culot, mais d’autres parleront de liberté, d’audace ou d’épanouissement. Je pense que le mot ‘culot’ a ce côté un peu piquant que j’aime bien et qui me représente pas mal.»

C’est quoi le culot en fait?

«Il y a plusieurs types de culot. D’abord, le culot du moment, c’est-à-dire le fait d’oser quelque chose, de passer à l’action. Il y a aussi le culot comme mode de vie qui est, lui, beaucoup plus disséminé dans tout ce qu’on fait. ‘Qui suis-je? Qu’est-ce que je veux? Est-ce que ce que je fais correspond à ce que je veux?’. Le culot est proche d’une sorte d’intégrité.»

Ton spectacle parle donc de culot…

«Oui, il parle d’une question que je me pose à moi-même et que j’invite le spectateur à eux-mêmes se poser: ‘Est-ce que je suis assez culotté dans ma vie? Et si non, qu’est ce qui m’empêche de l’être? Et pourquoi ça pourrait me faire du bien de l’être plus?’»

Donc ton but c’est un peu d’apprendre au public à être culotté?

«Mon but, c’est de montrer ma vision de la liberté et de donner au spectateur qui sort de la salle le désir de réaliser ses fantasmes.»

MARIE S’INFILTRE «ON THE MOOVE»

Ton spectacle passe en Belgique le 27 avril (Liège). C’était important pour toi de jouer ici?

«Oui, j’adore la Belgique! Il y a une sorte de douceur chez les Belges. Il n’y a pas d’a priori ou de négativité qu’on peut retrouver chez le public français.»

Tu vois donc une différence entre le public belge et le public français?

«Oui, absolument. Il y a une meilleure ambiance en Belgique. Et il y a moins de rupture entre l’artiste sur scène et le spectateur. C’est comme si, en France, les spectateurs exigeaient qu’on leur rende quelque chose. Alors qu’ici, on est juste là ensemble pour passer un bon moment.»

MARIE S’INFILTRE CÔTÉ «FOOD»

Il y a des spécialités belges que tu aimes manger?

(Réfléchit) «J’adore les mitraillettes! Je pensais que c’était dégoûtant (du steak haché avec des frites dans un pain?) mais j’ai trouvé ça divin! Sinon, les gaufres évidemment! Mais de Bruxelles, pas de Liège.»

MARIE S’INFILTRE CÔTÉ «MEDIA»

Beaucoup te connaissent pour ton infiltration au défilé Chanel, tes micros-trottoirs ou ton reportage dans les banlieues mais tu as aussi participé à Fort Boyard. Qu’en as-tu pensé?

«C’était génial! J’y suis allée un peu en touriste parce que je pensais que tout allait être très monté, que c’était du fake. Je me suis retrouvée dans le train avec Camille Lacourt qui m’a dit ‘Tu as une date à Bruxelles après? Tu ne vas pas pouvoir la faire. Tu auras des courbatures d’un autre univers, rien n’est fake !’. En fait, c’était très stressant mais aussi génial parce que rien n’était faux. Je me suis éclatée!»

MARIE S’INFILTRE EN MODE «FASHION»

Tu as souvent des tenues extravagantes dans tes clips et tes vidéos. Tes habits font-ils partie de ton personnage ou reflètent-ils ta personnalité?

«Tu veux dire ça? [en désignant sa tenue, un ensemble élégant avec des bottes hautes, voir photo]. C’est ma personnalité… qui est aussi un peu mon personnage. J’adore m’habiller différemment chaque jour. C’est une façon pour moi de me réinventer. J’aime aussi que mes habits se remarquent, être visible. Je n’aime pas du tout le style classique.»

MARIE S’INFILTRE EN MODE «GEEK»

Quand tu crées, tu es plutôt hyper connectée ou en mode avion?

«Je fais plutôt partie des artistes qui ne peuvent créer qu’en étant isolés, dans leur bulle. À chaque fois que je suis dans une période de création, je ne vois personne.»

MARIE S’INFILTRE CÔTÉ «LOOK UP»

Dans la série sur Dubaï, tu dénonces notamment le manque de conscience écologique des habitants. L’écologie est un sujet important pour toi?

«Dans les vidéos sur Dubaï, je pointe surtout le fait qu’ils mettent en avant leur conscience écologique alors qu’ils sont de gros pollueurs. Ce que je trouve fou de manière générale avec l’écologie, c’est le discours qui vise à culpabiliser les individus alors que les grands fautifs sont les industries et les États en développement. J’ai une vraie profonde colère envers le système des grandes entreprises et le capitalisme qui poussent à rester aveugle face aux excès des entreprises. Rejeter toute la faute sur l’individu est un peu ridicule.»

MARIE S’INFILTRE EN MODE «WTF»

Quelle est la chose la plus dingue que tu aies faite?

«Je ne veux pas faire la meuf romantique et mièvre mais c’est de jouer chaque soir sur scène. Savoir que des gens payent pour venir me voir faire ce que j’aime le plus au monde, c’est fou! Jouer sur scène est la chose la plus dingue, risquée et jouissive que je puisse faire.»

C’est sûrement aussi la plus culottée!

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