Jeremstar se livre sans filtre: «Les valeurs véhiculées par la téléréalité sont déplorables»

Dans son premier spectacle «Enfin sur scène», la star des réseaux sociaux Jeremstar questionne son rapport à la célébrité et à la téléréalité sans filtre ni tabou.

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(cd)
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Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer sur scène?

«J’ai décidé de me lancer sur scène pour tester une nouvelle expérience dans ma vie, pour me renouveler. C’était la suite logique de ce que je faisais sur les réseaux sociaux car beaucoup de gens m’écrivaient en me disant: ‘tu me fais tellement rire, à quand un spectacle?’. Donc j’ai fini par y croire!»

À quoi doivent s’attendre les spectateurs qui viennent vous voir?

«Ils doivent s’attendre à rire et à pleurer. Cela me surprend toujours mais certains sont en larmes lors de sketchs très émouvants où je me confie énormément. Bien au-delà de faire rire, je raconte mon histoire avec les bons et les mauvais côtés. Les gens doivent s’attendre à vivre un panel d’émotions assez large. Les gens doivent aussi s’attendre à un petit cadeau surprise à l’entrée et à un selfie à la fin car je rencontre tout le monde après le spectacle. C’est une grande pyjama party avec moi finalement.»

Vous prenez vraiment un selfie avec chaque spectateur?

«Oui! Quand il y a 1.200 places dans les salles, on fait les 1.200 personnes. Tout est très bien organisé. Les gens attendent. En vrai, 1.200 personnes, cela prend maximum quatre heures, ce qui n’est pas si énorme que ça. Mais oui, je rencontre tout le monde individuellement pour les remercier.»

Tout ce que vous racontez dans le spectacle est-il véridique?

«Évidemment. Cela part de faits très graves. Il y a un sketch où l’on me voit réanimer une candidate de téléréalité car j’en ai réanimé plusieurs qui avaient fait des malaises, voire des arrêts cardiaques à cause de substances illicites ou d’alcool. J’ai tout vu dans les loges de boîtes de nuit… Je me suis retrouvé dans des situations dramatiques à devoir appeler le Samu ou les pompiers et à devoir pratiquer des massages cardiaques. Ce sont de vraies expériences que j’ai vécues. Je raconte le pire du pire… Mais tout est vrai!»

Votre spectacle a commencé juste avant l’arrivée de la Covid-19…

«Le rêve de ma vie a commencé avant une pandémie et a très vite été interrompu. Après quatre-cinq dates seulement. Mais, maintenant, ça a repris et la vie continue. Cela m’a aussi permis de faire durer le spectacle sur trois ans au lieu d’une année donc j’en ai encore plus profité.»

Cela vous donne envie de remonter sur scène dans le futur?

«Oui, j’ai déjà commencé à écrire plein d’idées pour un prochain spectacle. Je me suis rendu compte qu’il m’arrive tellement de trucs, je rencontre tellement de gens dans ce milieu de dingue… Donc; oui, je prends des notes pour un prochain spectacle que j’aimerais évidemment faire. Mais d’une seule traite et sans Covid cette fois j’espère. Le but est de faire plusieurs spectacles puis, pourquoi pas, de jouer dans des séries ou avoir un petit rôle dans un film. J’ai envie de m’amuser!»

Avez-vous toujours eu cet intérêt pour la scène?

«J’ai toujours voulu faire ça. Quand j’étais petit, je jouais des spectacles le dimanche dans le grenier de ma grand-mère devant ma famille. J’ai aussi fait du théâtre à l’époque. Le show, l’amusement, et le déguisement, ont toujours fait partie de ma vie. Et, maintenant, j’ai encore plus le sentiment que c’est fait pour moi car c’est quand je suis sur scène que je me sens le mieux.»

Quel regard portez-vous sur le monde de la téléréalité d’aujourd’hui?

«La téléréalité m’a aidé à me faire connaître mais j’ai aussi eu des propos très durs sur la téléréalité. Pendant longtemps, j’ai rêvé d’intégrer ce milieu comme beaucoup de jeunes mais finalement je me suis rendu compte que c’était un milieu très dangereux avec beaucoup de choses négatives. Cela m’a refroidi très rapidement et je me suis inscrit comme lanceur d’alerte par rapport à cela. Aujourd’hui, je trouve que c’est de pire en pire quand je vois les scandales qui éclatent sans arrêt. Il y a tellement de bad buzz, je trouve que ça part en couilles. Les candidats ne sont plus sincères, tout est orchestré. Les valeurs véhiculées et renvoyées auprès des jeunes qui consomment ces programmes sont de plus en plus déplorables.»

Comment expliquez-vous que la téléréalité fonctionne toujours autant malgré ce que vous dénoncez?

«On a dit que la téléréalité était finie mais force est de constater que ça marche toujours car les gens sont très voyeurs et qu’on est dans une société où le scandale cartonne. Cela ne m’étonne absolument pas. Tout le monde va voir quand il y a des polémiques… Mais on est loin de la téléréalité d’il y a 20 ans.»

Vous êtes maintenant catalogué comme lanceur d’alerte. N’avez-vous pas de regrets?

«Non, je ne regrette pas du tout toutes les alertes que j’ai lancées. Ni la prévention que j’ai pu faire auprès des jeunes sur les dangers de ce milieu. Les jeunes idéalisent ce monde et il fallait les avertir que ce milieu est dangereux.»

Vous utilisez votre influence pour défendre des causes qui vous tiennent à cœur. Quand avez-vous décidé de mettre votre notoriété au service de thèmes importants pour vous?

«J’ai très vite pris conscience que je pouvais me servir de ma notoriété de manière positive. J’ai aussi grandi et je me suis rendu compte que les choses pour lesquelles je voulais me battre ne sont plus les mêmes qu’à l’époque. Donc si mes deux millions d’abonnés peuvent servir à véhiculer des messages positifs en plus de faire rire et balancer, autant que ça serve.»

Quel est votre rapport à la Belgique?

«J’y suis venu super souvent. C’est vraiment un pays que j’adore car cela a toujours été un endroit où j’ai été très bien reçu et où les gens étaient cinq fois plus sympas qu’ailleurs. Je suis hyper content de venir en Belgique. J’avais dit à ma production que je voulais absolument venir ici. J’adore la Belgique, je m’y sens bien. Je comprends mieux la chanson d’Angèle ‘Bruxelles je t’aime’ car il y a une atmosphère très sympathique.»