Anne-Claire Coudray «choquée» par les critiques après la prestation de Stromae: «Je ne vois pas où est le débat»

Le 9 janvier dernier, Stromae faisait son grand retour à la télévision avec une prestation mémorable de «L’Enfer», au JT de TF1. Considérée par beaucoup comme un grand moment de télévision, ce passage a aussi été critiqué par d’autres, estimant qu’il n’avait pas sa place dans un journal. La présentatrice du 20h Anne-Claire Coudray est revenue sur le dossier.

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On se souviendra longtemps du retour à la télévision de Stromae, après de longues années d’absence. Le 9 janvier, la Belgique et la France n’avaient d’yeux que pour le maestro, qui venait de livrer une performance d’anthologie lors du JT de TF1. L’artiste présentait le morceau «L’Enfer», qui parle du suicide, en face-caméra, pour répondre à l’une des questions d’Anne-Claire Coudray, la présentatrice du 20h.

Cette prestation a divisé les téléspectateurs, certains estimant qu’une telle séquence n’avait pas sa place dans le JT. La première intéressée, qui a beaucoup préparé ce passage avec Stromae, a répondu en exclusivité aux questions de nos confrères de Cine-Télé-Revue, affirmant qu’elle ne voyait pas pourquoi tout le monde s’agitait et créait une pseudo-polémique.

Aborder un sujet sensible

«Sincèrement, je ne vois pas où est le débat. Il suffit de voir la réaction du patron de l’OMS, qui a remercié Stromae d’avoir abordé le sujet difficile du suicide. Notre mission, c’est d’apporter quelque chose aux téléspectateurs et ça a été le cas. On est là aussi pour apporter des moments de vérité et là encore c’est ce qui s’est passé. J’ai été choquée que certains puissent mettre en doute la sincérité de Stromae. Pour parler de sujets aussi personnels devant sept millions de téléspectateurs, il faut du courage. Je pense que s’il a choisi le journal télévisé, c’est pour sa sobriété et sa solennité. Je ne vois pas comment on n’aurait pas pu accepter cela, car il vient tout de même évoquer des choses pas faciles. Il n’aurait d’ailleurs pas pu nous chanter une autre chanson. Ce morceau est légitime, car il nous parle de choses qui lui sont très personnelles. S’il était venu avec une chanson qui n’avait rien à voir avec le sujet, on n’aurait pas accepté. Pour moi, la frontière est assez claire. Le journal télévisé, on n’en fait pas ce qu’on veut. C’est une institution. Et je suis contente qu’on ait été capable d’offrir ce genre d’audace tout en répondant à notre mission, parler de notre société, de ce qu’on est, de notre humanité», explique la journaliste dans les colonnes de Ciné-Télé-Revue.

«Un instant de vérité»

Anne-Claire Coudray poursuit en louant le professionnalisme de Stromae, qui s’est adapté à ce rendez-vous: «Il s’est vraiment adapté aux codes du journal télévisé. S’il a choisi le J.T., ce n’est pas anodin. Il avait conscience que son interview n’était pas juste celle du retour d’un artiste, mais aussi celle d’un homme qui a eu besoin de se poser, de prendre du recul. Et pour toutes ces raisons, il a trouvé que le plateau du journal était le bon endroit.»

«La question sur son mal-être est la seule que je lui ai soumise à l’avance, car il fallait qu’elle corresponde totalement aux premiers mots de sa chanson, pour qu’on comprenne tout de suite qu’il me répondait en chanson. Mais il n’a pas eu les autres questions au préalable. D’ailleurs, il ne les voulait pas. Il a joué le jeu de l’interview comme peu le font. C’était une vraie conversation, qui a préparé à la sincérité du passage chanté», poursuit-elle, avant de conclure en soulignant que l’interview a fait l’unanimité sur les réseaux sociaux: «Ce qui est rarissime. C’est la meilleure preuve que ce moment, c’était un instant de vérité.»