Ils sondent les eaux profondes en quête d’espoir

Under The Pole est une équipe d’explorateurs scientifiques qui a pour mission d’explorer les « forêts animales marines», ces eaux encore méconnues mais déjà menacées par le réchauffement climatique. On vous raconte.

par
Charlotte Denis
Temps de lecture 2 min.

«À bien des égards, le milieu marin reste aussi énigmatique que l’espace», soulignent à l’AFP Emmanuelle et Ghislain Bardout, fondateurs d’Under The Pole. Depuis 15 ans, ils étudient les fonds marins au travers d’expéditions de plongée en collaboration avec des scientifiques. Une mission d’une importance cruciale.

Des profondeurs inconnues

«DeepLife», voici comment se nomme leur 4e mission. Entamée en 2021, elle comprend une série d’expéditions qui durera jusqu’en 2030 dans le cadre du programme des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable. Le but de celle-ci est d’étudier la zone mésophotique des océans, comprise entre 30 et 200 mètres de profondeur.

«C’est très largement une terra incognita, car jusqu’à ces dernières années, elle était encore difficilement accessible en raison de contraintes techniques», expliquent les Bardout. En effet, les océans recouvrent 71% de la Terre, mais on en connaît aujourd’hui à peine entre 5 et 10%.

Des forêts sous-marines menacées

Dans ces eaux profondes, on retrouve des forêts sous-marines. «C’est un peu comme les forêts sur Terre: à partir d’une certaine densité, elles créent un écosystème amenant d’autres espèces comme les crustacés ou les poissons dont va dépendre toute la vie autour, y compris à des profondeurs moins importantes», explique Under The Pole. Elles ont donc une fonction écologique majeure. «C’est pourquoi il est crucial de mieux les étudier pour mieux comprendre leur sensibilité à un environnement changeant», éclaire l’équipe d’explorateurs.

Chercheurs d’espoir

Et l’étude de ces immenses étendues inconnues peut redonner espoir, comme le montre la découverte d’une grande diversité des coraux dans la zone mésophotique. Ils y blanchiraient moins vite qu’en surface. Cette zone pourrait agir comme un refuge pour la biodiversité et constituer une vraie source d’espoir selon les explorateurs.

«Avec ces zones, c’est comme si on avait en quelque sorte, un peu de temps supplémentaire pour mettre en place des mesures face au changement climatique. D’où la nécessité de réfléchir rapidement à leur préservation avant qu’il ne soit trop tard», estiment les équipes d’Under the Pole.

Deux prochaines missions sont déjà programmées, ainsi qu’une tournée dans les écoles pour sensibiliser et transmettre une vague d’espoir.

Retrouvez toute l’actu sur Metrotime.be