Les dix romans incontournables de cette rentrée littéraire

En quelques semaines, plus de 500 nouveautés rejoindront les étals de nos librairies favorites. Par où commencer? Metro a listé les dix sorties incontournables de cette rentrée littéraire 2021 (liste non exhaustive, bien entendu!) Bonne lecture!

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(or)
Temps de lecture 5 min.

Sorj Chalandon avec «Enfant de salaud»

Sorj Chalandon s’attaque de nouveau à l’inépuisable thématique du père dans «Enfant de salaud». Dans ce nouveau roman, l’auteur creuse le passé collaborationniste et caché de son père. En parallèle, il retrace le procès de Klaus Barbie, chef de la Gestapo lyonnaise, que le journaliste avait suivi à l’époque, alors que son père était dans le public. Ce n’est pas un procès qui vient de s’ouvrir, mais deux: le criminel nazi devra répondre de ses crimes. Le père va devoir s’expliquer sur ses mensonges.

«Enfant de salaud», de Sorj Chalandon, éditions Grasset, 336 pages, 20,90€

Amélie Nothomb avec «Premier sang»

Fidèle au rendez-vous comme chaque année, Amélie Nothomb explore elle aussi son ascendance au milieu des drames du 20e siècle. Pour son 30e roman, l’autrice belge dévoile les mémoires fictifs de son père Patrick Nothomb, décédé l’an dernier. Où l’on découvre une famille excentrique, et redécouvre un épisode tragique de l’histoire de l’ex-Zaïre par ce diplomate belge.

«Premier sang», d’Amélie Nothomb, éditions Albin Michel, 1810 pages, 17,90€

Douglas Stuart avec «Shuggie Bain»

Douglas Stuart dévoile son premier roman d’inspiration autobiographique, déjà auréolé du Booker prize 2020. À Glasgow, dans les années 1980, Shuggie a huit ans. Sa mère, abandonnée par son mari, est tout pour lui. Mais chaque jour Agnes dépérit un peu plus dans les vapeurs d’alcool. Un roman fracassant qui raconte l’amour d’un fils et la classe ouvrière sous le règne de fer de Margaret Thatcher.

«Shuggie Bain», de Douglas Stuart, éditions Globe, 496 pages, 23,90€

Jean-Christophe Grangé avec «Les promises»

Jean-Christophe Grangé campe son polar historique à la veille de la Seconde Guerre mondiale, dans un Berlin incandescent et rongé par le nazisme. Un tueur mystérieux sévit dans la haute société berlinoise et s’en prend à de grandes Dames du Reich. Trois êtres singuliers vont mener l’enquête: un psychanalyste surdoué et gigolo sur les bords, un colosse de la Gestapo, ainsi qu’une riche héritière et psychiatre dévouée. Ensemble, ils vont découvrir une vérité stupéfiante.

«Les promises», de Jean-Christophe Grangé, éditions Albin Michel, 656 pages, 23,90€.

Anne Berest avec «La carte postale»

L’Holocauste hante également Anne Berest, qui fouille les mystères de sa famille et ses racines juives après avoir reçu «La Carte postale». Une enquête familiale qui l’a menée 100 ans en arrière, sur la trace du destin romanesque des Rabinovitch, de leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, de leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.

«La carte postale», d’Anne Berest, éditions Grasset, 512 pages, 24€

Catherine Cusset avec «La Définition du bonheur»

Catherine Cusset dresse le portrait de Clarisse et d’Ève, deux femmes aux parcours de vie bien différents mais pourtant liées par un lien mystérieux. À travers l’entrelacement de leurs destinées, ce roman dresse la fresque d’une époque et interroge le rapport des femmes au corps et au désir, à l’amour, à la maternité, au vieillissement et au bonheur.

«La Définition du bonheur», de Catherine Cusset, éditions Gallimard, 352 pages, 20€

Philippe Jaenada avec «Au printemps des monstres»

Quatre ans après La Serpe (Julliard, Prix Femina), Philippe Jaenada nous livre un pavé de 750 pages dans lequel il fouille l’un des faits divers les plus marquants des années 60: l’affaire Lucien Léger. L’auteur reprend minutieusement le dossier et révèle que, par intérêt, lâcheté, indifférence ou bêtise, tout le monde a failli, ou menti. Alors il se penche sur Solange, la femme de «l’Étrangleur», seule et vibrante lumière dans la noirceur. À travers ce fait divers extraordinaire, il dresse le portrait de la société française des années 60, ravagée par la deuxième guerre mondiale mais renaissante.

«Au printemps des monstres», de Philippe Jaenada, éditions Mialet-Barrault, 752 pages, 23€

David Diop avec «La Porte du voyage sans retour»

«La porte du voyage sans retour» est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs. C’est aussi le nom du dernier roman de David Diop, romancier fraîchement couronné du Booker Prize international. Évoquant les tourments de l’Afrique et de l’esclavage, il signe une version romancée des aventures d’un botaniste français, débarquant au Sénégal en 1750.

«La Porte du voyage sans retour», de David Diop, éditions Seuil, 256 pages, 19,50€

Lydie Salvayre avec «Rêver debout»

Dans son nouveau roman, Lydie Salvayre interpelle Cervantes, inventeur de Don Quichotte. Tour à tour ironique, cinglante, cocasse, tendre, elle dresse l’inventaire de ce que le célèbre écrivain espagnol a fait subir de mésaventures à son héros. Convoquant ainsi l’auteur de toute une époque pour mieux parler de la nôtre, l’autrice du Prix Goncourt 2014 (Pas pleurer) brosse le portrait de l’homme révolté par excellence, animé par le désir farouche d’agrandir une réalité étroite et inique aux dimensions de son rêve de justice.

«Rêver debout», de Lydie Salvayre, éditions du Seuil, 208 pages, 18€

Kazuo Ishiguro avec «Klara et le soleil»

Klara est une Amie Artificielle, créé pour tenir compagnie aux enfants et aux ados. En attendant d’être choisie, elle observe les passants depuis sa vitrine et tente de décoder leurs comportements. Dans ce nouveau roman le Nobel de littérature (2017) Kazuo Ishiguro met en scène avec virtuosité la façon dont nous apprenons à aimer et interroge la notion même d’humanité. Il pose une question à l’évidence troublante: à quel point sommes-nous irremplaçables?

«Klara et le soleil», de Kazuo Ishiguro, éditions Gallimard, 384 pages, 22€

Mais aussi…

Philippe Torreton (Une certaine raison de vivre), Maryse Condé (L’Evangile du nouveau monde), Clara Dupont-Monod (S’Adapter), Jean-Baptiste Del Amo (Le Fils de l’homme), Christophe Donner, (La France goy), Cécile Coulon (Seule en sa demeure) et Nina Bouraoui (Satisfaction). Et, chez les primo-romanciers, Anne Lise Avril (Les confluents), Julie Ruocco (Furies), et Rosa Maria Unda Souki (Ce que Frida m’a donné).