Pourquoi a-t-on encore besoin d’un doudou quand on est adulte?

Un nounours, un lapin, un vieux morceau de tissu, les doudous nous accompagnent dans notre vie d’enfant, d’adolescent et parfois même d’adulte. Ils suivent notre évolution personnelle et sont là dans les moments de blues. Mais pourquoi l’attachement au doudou est aussi fort et nous accompagne jusqu’à l’âge adulte? Pourquoi avons-nous du mal à nous en détacher? Explications d’une psychologue.

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Doudou, Nounours, Lapinou, Tigrou, Coco, qu’importe son nom, le doudou est le meilleur ami de l’enfant. Il réconforte, il accompagne et s’il disparaît, on a de la peine à s’en remettre. Enfant, adolescent et parfois même adulte, on a du mal à se séparer de son doudou. L’attachement à son doudou peut être un sentiment très fort. Pourquoi n’arrivons-nous pas à nous en détacher? Réponse de Gwenaelle Persiaux, psychologue spécialisée dans le domaine de l’attachement.

À quoi ça sert d’avoir un doudou?

D’abord développée par le psychanalyste anglais John Bowlby, la théorie de l’attachement a ensuite été reprise par le célèbre psychanalyste pour enfants David Winnicott. Pour l’humain, le doudou est relié à la notion d’objet transitionnel.

«Pour les bébés, il s’agit de passer de la veille au sommeil. Le doudou accompagne dans tous les moments de séparation, ou de passage du connu à l’inconnu. L’idée est donc d’avoir un objet qui réconforte dans un moment de stress ou de tension», explique Gwenaelle Persiaux au journal Ouest France.

Pourquoi est-ce difficile de s’en détacher?

Beaucoup d’adultes ont encore leur doudou et peinent à s’en détacher. Ce phénomène est d’ailleurs très présent chez les jeunes qui ont entre 18 et 25 ans. «À cet âge, on peut éprouver encore des difficultés à aller vers le monde des adultes. Donc au moment où les jeunes partent du domicile familial, ils emmènent leur doudou d’enfance dans leurs bagages, même s’il est tout abîmé. C’est un recours dans les moments qui sont difficiles, notamment quand on quitte sa famille», continue la psychologue.

Pour l’adulte, il est aussi important d’avoir un moyen de réconfort, le doudou est alors souvent substitué par un compagnon ou une compagne, des amis ou encore de la famille. Certains adultes ont encore besoin de leur doudou mais cette situation n’est pas problématique. Elle le devient quand l’objet en question est surinvesti émotionnellement. Selon la spécialiste, «passé un certain âge, c’est signe d’un manque de sécurité intérieure et de sérénité. C’est qu’il y a besoin de quelque chose de régressif, lié à l’enfance. Il faut alors s’interroger pour trouver ce qui est fragile à l’intérieur».

La nostalgie de l’enfance, une force

Il est important de trouver ce qui réconforte, même à l’âge adulte. Le fait de retrouver son doudou dans des moments de tristesse, stress ou anxiété est important pour le bien-être de la personne. Ce retour à l’enfance apaise et relaxe. Il permet de retrouver les joies de l’enfance en s’y réfugiant. Selon une étude de l’Université d’Amsterdam, le doudou serait le parfait allié pour entretenir la santé mentale.

Si vous avez rangé votre doudou dans une armoire, peut-être serait-il temps de le ressortir dans les moments de blues…