Nos écoles ont du talent

par
Kevin
Temps de lecture 4 min.

L'un, Devon Halfnight Leflufy, a étudié à la Modeacademie d'Anvers, lancé sa propre marque et présenté sa dernière collection lors de la Fashion Week de New York. L'autre, Eddy Anemian, un Français passé par La Cambre, a gagné le H&M Design Award et vient de passer par chez Dior. Deux talents en route vers les sommets.

Devon Halfnight Leflufy  

Du skater arrogant au talent prometteur

Les débuts

Et pourtant, rien ne le prédestinait à la mode. Au Canada, dans une vie antérieure, il devait même devenir… fabricant de clés. Il n'avait même jamais tenu le moindre magazine de mode en main avant de débuter ses études de stylisme.

L'academie de la mode d'Anvers

En quête de sa propre identité, il atterrit finalement à la Modeacademie d'Anvers. C'est là qu'il développe cete vision unique de la mode et de la beauté au travers d'une collection de fin d'études qui fit forte impression. L'histoire de la mode, sa richesse et ses atmosphères ont été les clés de son succès. “Je ne courrais pas après l'argent. C'est surtout la créativité qui était mon moteur”, a-t-il expliqué à De Standaard.

Ses sources d'inspiration

Leflufy est connu pour ses modèles à forte personnalité, ses contrastes de couleurs et ses structures inspirées du hip-hop pour ses collections Homme. Et ce n'est pas étonnant pour lui qui fut, ado, un skater de haut vol qui passait son temps dans les rave party. Leflufy aime jouer avec les contrastes, jouant sur des liens entre sa culture américaine et une certaine sobriété à la Belge. Ses collections sont un parfait équilibre entre ces deux mondes.

Ses modèles

Son savoir-faire, Leflufy l'a appris auprès de grands stylistes comme Ann Demeulemeester, Dries Van Noten et Walter Van Beirendonck. Il a d'ailleurs fait un stage chez ce dernier, dont le portrait trône toujours dans son atelier.

Son rêve

Leflufy n'est pas du genre à évoquer ses rêves et ses ambitions. “Je me sens horriblement chanceux. Ma vie actuelle est parfaite”, ajoute-t-il. Mais ce qui est sûr, c'est que nous entendrons encore beaucoup parler de ce Canado-belge dans les années à venir.

 

Eddy Anemian

Mon rêve, c'est la Haute Couture

Les débuts

« Je veux être styliste depuis que je suis gamin. J'ai toujours beaucoup dessiné. Je regardais les défilés quand j'étais enfant. Après mon bac, je me suis lancé dans des études en arts appliqués. D'ailleurs, je conseille de commencer tôt. Le milieu de la mode est très éprouvant, il faut s'y intéresser très vite. En France, j'ai fait un BTS Design, puis j'ai eu l'idée de venir à La Cambre. »

La Cambre

« C'est une école internationale très réputée dans le milieu des maisons parisiennes. J'ai trouvé le niveau et la créativité hallucinants. Ca me semblait évident que je tente cette école.  Ce sont cinq années d'études pensées pour être toutes indispensables. Les premières sont hyper techniques, on y apprend à coudre et à réaliser toutes sortes de vêtements. En  3e année, on créer une collection Homme. Ca nous permet de sexuer la mode. En Master, on se lance dans des collections de 10 à 12 silhouettes. Pour un seul étudiant, c'est beaucoup de travail. Toutes les techniques que l'on a apprises nous servent. On a carte blanche avec, bien sûr, un suivi des profs. »

Ses sources d'inspiration

« La peinture. Mais j'ai besoin de beaucoup de visuels avant de faire une collection. C'est le même processus pour chaque designer : faire des moodboards, collecter des images et créer des relations pour donner du sens. Je prends les peintures surtout pour les couleurs. C'est pour ça que j'aime les impressionnistes et le néo-classicisme d'Ingres. J'aime aussi l'idée de partir du minéral et du végétal. Un paysage peut parfois plus m'inspirer qu'une photo de mode. »

Ses modèles

« J'aime beaucoup le travail de Nicolas Ghesquière.  Cristobal Balenciaga est également une grande référence. J'admire son art de l'architecture du vêtement. Et j'aime aussi Raf Simons. Il a une marque Homme, il a travaillé chez Jil Sander, et il est aujourd'hui à la direction artistique de Dior. C'est un beau parcours, et il illustre la modernité. »

Son rêve

« A la fin de mes études à La Cambre, j'ai gagné le H&M Design Award qui m'a permis de lancer une collection capsule en octobre dernier. Là, je termine un stage chez Dior, et j'ai envie de passer par d'autres maisons. Mais ce qui m'anime, c'est d'avoir ma propre marque, cependant ce n'est pas encore le moment. Trop de jeunes veulent se lancer, alors que le marché n'est pas si grand. Mais mon rêve, c'est la Haute Couture. »

Par Pierre Jacobs