Laurence Bibot, l'électron libre

Entre un stand-up bien rodé, l'écriture du suivant et de ses hebdomadaires «Cafés serrés», l'humoriste belge prend le temps de s'investir avec Marka pour la cause des sdf. Rencontre avec une artiste libre et sincère à qui on ne peut pas dire ce qu'elle doit faire !
par
Gaetan
Temps de lecture 4 min.

Où peut-on vous trouver en ce moment Laurence ?

« Je continue à tourner gentiment avec mon stand-up ‘Bibot debout !'. Et je suis en train d'écrire la suite. Mais comme un stand-up se travaille en fonction des réactions du public, je le teste actuellement en salle. Et, comme pour le moment, il ne dure qu'une demi-heure, j'ai proposé à Guillermo Guiz une chouette collaboration : on fait chacun une demi-heure de spectacle. Comme ça, les gens en ont pour leur argent (rire). Guillermo est adorable et drôle et il est bourré de talent. Je suis certaine qu'il va aussi faire un tabac à Paris bientôt. »

Et vous serez également sur scène en compagnie de Guillermo Guiz pour le concept de spectacles mis en place par votre compagnon Marka au profit des sdf…

« Oui. C'est au profit de l'association ‘Housing First' qui redonne un toit aux SDF et qui les accompagne dans leur réinsertion. C'est une association étatique, avec des gens de terrain qui connaissent bien la problématique. Et ce qui m'a vraiment agréablement surprise c'est que, quand Marka a proposé aux comiques de participer : Alex Vizorek, Guillermo Guiz, Kody… , ils ont dit oui tout de suite, et se sont vraiment investis, alors qu'ils ont tous des agendas super chargés. »

Une nouvelle génération d'artistes très altruistes on dirait…

« Avec un ego moins présent il me semble effectivement. Et, en plus, je les trouve très malins ces jeunes parce qu'ils arrivent à bien manager leur double carrière, en étant présent à la fois en Belgique et à Paris. »

Et vous ? Pas de carrière à Paris alors ?

« C'est une très longue histoire. J'en ai eu la possibilité mais il y a plusieurs facteurs qui ont fait que je ne me suis pas lancée. C'est compliqué. J'ai peut-être eu peur de moins voir mes enfants. À l'époque ils étaient encore petits et je crois que quand on se lance à Paris c'est un réel engagement. Et j'étais déjà déchirée entre mes tournées et l'envie d'être avec mes enfants.»

Romeo qui est rappeur et Angèle qui est chanteuse aujourd'hui !

« Je suis assez fière d'eux ! Même si je ne les ai pas forcément poussés. Ceci dit, on les a encouragés dès lors qu'on a compris qu'ils avaient le caractère pour. On n'était pas non plus hyper crédibles à pousser aux études vu que ni moi, ni leur père, Marka, n'avons fait d'études. On a une tradition de saltimbanques plus que d'universitaires dans la famille ! (rire)… »

Une tradition de liberté ?

« Moi, en tout cas, je crois être quelqu'un de libre. Même si je pense que la liberté, parfois, me sert d'excuse pour éviter de souffrir. Parfois, je change de voie et c'est vu comme une liberté. Mais, au fond, c'est peut-être plus pour éviter d'affronter les obstacles en fait. Et je me dis que c'est dommage parce que franchir les obstacles, ça a du bon aussi ! »

Mais vous êtes satisfaite de votre -déjà- longue carrière ?

« C'est très variable. Il y a des jours où je suis contente de moi et d'autres où je trouve que je suis une grosse merde ! Quand j'écris un billet pour la radio par exemple, pour le Café serré sur la Première, autant je peux être ravie, autant je fulmine très fort quand je trouve mon texte faible. Et pourtant, je trouve cela ridicule de faire une montagne pour si peu ! Alors, j'essaye de relativiser. Mais bon, dans l'ensemble, je suis satisfaite oui ! Mon parcours, je l'ai choisi, je l'ai construit. Mais attention, ce n'est pas parce que je suis satisfaite que je pense que tout est acquis. Au contraire, dans le domaine que j'ai choisi, il faut sans cesse se renouveler. Dans mes ‘Cafés-serrés', je dois chaque semaine avoir de l'inspiration, repartir à zéro. »

L'écriture, c'est le fil conducteur de votre carrière ?

« Oui, j'ai toujours écrit. Mais avec beaucoup de fautes ! En primaire, j'étais dans une école expérimentale où l'on nous faisait écrire des pièces. J'adorais. Plus tard, à l'école, je n'arrêtais pas de faire le clown et de déconcentrer les camarades. La plupart des profs me gonflaient. J'ai donc vite abandonné les études et commencé ma carrière de comédienne en faisant de l'impro. Et puis, l'écriture est revenue, avec les pièces, les chroniques radio… »

Et puis, il y a eu la mis en scène aussi !

« Oui… mais non ! Je ne suis pas une bonne metteur en scène. Il faut se rendre à l'évidence ! (rire) Chacun sa spécialité. »

Tu as encore des rêves à accomplir ?

« Oui, oui, bien sûr ! On en reparle dans quelques années ? (rire) En tout cas, c'est en lien avec l'écriture… »

« Tournée Solidarités SDF »

19/02 à Charleroi : Kody « À Vendre »

24/02 à Bruxelles + 26/02 à Liège : « Laurence Bibot et Guillermo Guiz se testent »

25/02 à Namur : Alex Vizorek : « Je suis une œuvre d'Art »

www.facebook.com/LaFêteDesSolidarités

Lucie Hage