Des produits à base de carapaces de crevettes? Ces articles pourraient bientôt débarquer dans nos supermarchés

Pour réduire le gaspillage alimentaire lié à la consommation de crevettes, des scientifiques brésiliens réalisent actuellement toutes sortes d’expériences. Des produits conçus à base d’un composé contenu dans les carapaces de ces crustacés pourraient bientôt voir le jour.

par
ETX Daily Up Studio
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Avec les huîtres, les coquilles Saint-Jacques et les crabes, la crevette s’ajoute à la liste des crustacés et des mollusques à l’origine d’innovations visant à limiter le gaspillage alimentaire. Massivement consommée au Brésil, en particulier dans le nord du pays, elle fait l’objet de recherches depuis plusieurs années au laboratoire de l’université fédérale d’Amapa, État situé à la frontière de la Guyane française.

Extraction de chitine

L’idée consiste à récupérer les tonnes de déchets de carapaces de crevette pour en extraire la chitine, composant azoté aux nombreuses vertus naturellement présent dans l’exosquelette de la crevette. Les carapaces sont nettoyées de leurs déchets organiques, dépigmentées, désodorisées, puis réduites en poudre pour produire du chitosan, dérivé chimique de la chitine. Le matériau est capable de former jusqu’à 12 substances, qui peuvent être utilisées dans la production de divers produits tels que les insecticides et les médicaments.

«Le chitosan a été largement utilisé pour la préparation de films, de bioplastiques, de capsules de médicaments. C’est un matériau très commercialisé», explique Irlon Maciel, professeur au département de chimie d’Unifap, dans un article publié par le média brésilien Globo.com.

Pas les premiers à tenter l’expérience

L’équipe brésilienne n’est d’ailleurs pas la première à réaliser ce type d’expérience: des scientifiques américains de l’université d’État de Washington et du Pacific Northwest National Laboratory, planchent sur un nouveau type de ciment composé de nanoparticules de chitine provenant de détritus carapaces de crevettes.

D’après leur étude publiée en septembre dans la revue Cement and Concrete Composites, l’ajout de ce composant a permis d’améliorer considérablement la résistance du ciment. Grâce à cette méthode, les chercheurs espèrent pouvoir fabriquer du béton en utilisant moins de ciment, sachant que ce matériau est à l’origine d’environ 8% des émissions mondiales de CO2.