Chrono Cross: The Radical Dreamers Edition ou le business de la nostalgie

Ce 7 avril, Square Enix nous ressort un bon vieux JRPG et nous le dépoussière un peu avec un traitement «HD Remaster». Metro a eu le privilège de se plonger dans Chrono Cross: The Radical Dreamers Edition.

par
Benoit Focant
Temps de lecture 4 min.

Que ce soit au cinéma, dans les séries ou au niveau du jeu vidéo, les grosses pointures de ces industries ont très vite compris que le «fan service» est très lucratif. Ils tirent sur notre corde sensible dite de la nostalgie pour nous resservir encore et encore les mêmes histoires et les mêmes contenus. Square Enix n’échappe pas à la règle avec de nombreux remasters de la saga Final Fantasy.

C’est aussi désormais le cas avec Chrono Cross: The Radical Dreamers Edition. Ce remaster offre quelques améliorations comme un rendu HD, des modèles 3D, un traitement plus fin des illustrations, une meilleure qualité de la bande-son… Est-ce que ça suffit à conquérir mon cœur de gamer de 2022? Je n’en suis pas certain. Cependant, considéré par les amateurs de JRPG comme un incontournable du genre, ce jeu plaira à ces nostalgiques de la licence qui se feront une joie de redécouvrir Chrono Cross sur les consoles actuelles.

Le cousin de Final Fantasy

La première version de Chrono Cross date de 1999. À l’époque, je suis complètement passé à côté de ce jeu. Je le découvre donc aujourd’hui sans aucune attache émotionnelle ou nostalgie pour Chrono Cross. Et c’est là que ça pêche. Quand Square Enix nous offre des remasters de FF VIII, IX et X, je retombe en enfance et je revis mes premiers émois Playstation. Ici, Chrono Cross me donne l’impression d’être encore dans son jus.

Quand on le découvre pour la première fois, le jeu fait (trop) penser aux Final Fantasy mais… en moins bien. On retrouve les repères communs comme le combat au tour par tour, un design similaire des personnages et évidemment une histoire qui mêle (encore) un héros qui perd la mémoire, des lignes du temps parallèles, un des vilains dégageant un «je-ne-sais-quoi» de Séphiroth (FF7). Tous les ingrédients sont là pour nous plaire si on est client du genre. Mais pour les autres, le jeu pourra paraître brouillon et pas du tout intuitif.

Un gameplay confus

Par exemple, dès les premiers moments du jeu, un PNJ nous envoie nous recueillir sur notre propre tombe. On s’y rend, on découvre un nouveau compagnon d’aventure et un petit boss à combattre… rien de bien compliqué. Mais, dès qu’on revient voir le PNJ du début et il nous remet le même message: aller sur la tombe. Rien à faire, l’histoire ne se débloque pas. Du coup, on est frustré, sans trop savoir ce qu’il faut faire. En explorant les zones avoisinantes, on se rattache à un pan de l’histoire un peu par hasard sans trop comprendre si on fait bien les choses ou si c’est ce qu’il faut faire. C’est confus… L’absence de tutoriel pour la prise en main du menu et du système de combat est aussi à souligner.

N’étant pas certain que j’avance correctement dans le jeu, je décide de regarder une soluce en ligne. Et là, frustration pour le complétiste que je suis, je remarque que j’ai loupé l’acquisition de certains objets importants et que je suis passé à côté de la rencontre avec un nouveau personnage qui aurait rejoint l’équipe. Si comme moi vous débutez, mon conseil est donc le suivant: démarrez le jeu avec une soluce en ligne ou un guide afin d’être certain.e de ne pas louper des éléments importants à votre progression!

En conclusion

Vous l’aurez compris, à cause des frustrations rencontrées au début du jeu, d’un gameplay confus pour les non initiés et de son côté un peu trop inspiré de Final Fantasy, Chrono Cross: The Radical Dreamers Edition nous a plutôt déçus. La remasterisation se veut correcte sans pour autant nous en mettre plein les yeux en 2022. Mais, proposé au prix de 19,99 €, le jeu devrait trouver son public: les joueur.euse.s de la première heure, les nostalgiques.