"Tout Schuss": José Garcia en père indigne et déjanté

par
Laura
Temps de lecture 3 min.

Après avoir campé le rôle d'un donneur de sperme dans ‘Fonzy', José Garcia revient au cinéma dans ‘Tout Schuss', une comédie déjantée où il enfile le costume du papa complètement ‘borderline' mais néanmoins attachant.

Vous étiez absent des écrans de cinéma depuis deux ans. Pourquoi ce choix?

José Garcia: "Je n'ai pas envie de fatiguer les gens. J'ai été là très souvent et il y a tellement de rediffusions de choses que j'ai faites qu'un moment on en a ras-le-bol. Et puis je veux garder le plaisir à tout prix. De nos jours, il y a la partie travail, où l'on fait des films, et la promo qui est aussi longue et épuisante. C'est comme une campagne électorale."

Cela n'a donc rien à voir avec le choix des rôles que l'on vous propose?

"Non, même si j'attends de trouver le bon. De temps en temps, j'ai des pépites qui arrivent et qui me plaisent. Sinon, je fais des films pour grandir en tant qu'acteur."

Il s'agit souvent de rôles comiques ces derniers temps.

"J'adorerais refaire des rôles plus profonds. J'aime le challenge. Mais soit on me propose des choses extrêmement glauques et là les gens n'ont pas envie de le voir et moi non plus. Soit, ce sont des sujets d'auteur dans lesquels je ne peux rien apporter et je ne trouve pas de plaisir. Généralement, avant, j'allais trouver des films en Espagne, parce que mes concitoyens ibériques sont assez toniques dans les films. Malheureusement il y a eu la crise là-bas, alors maintenant j'essaie du côté américain."

Et ça marche?

"Oui. Ce sont des petits rôles mais au moins je peux m'investir dans des choses sérieuses et grand public. (José Garcia vient de tourner dans le film ‘Bastille Day' qui devrait sortir cette année, ndlr.)."

Dans votre dernier film ‘Tout Schuss', vous interprétez Max Salinger. Sacré personnage…

"Il peut être détestable. L'histoire à la base était assez classique et parlait d'un auteur-compositeur à succès fade et détestable avec tout le monde. Mais si je dois faire les gros cons, je veux qu'il y ait au moins une raison. J'ai donc rencontré les deux metteurs en scène et je leur ai proposé quelque chose. S'il est odieux avec les enfants, je voulais au moins qu'on comprenne pourquoi les ados étaient attirés par ce gars-là. J'ai donc pris toutes les icônes qu'ils aiment, et moi aussi, et j'en ai fait un mix."

Vous avez quand même sacrément changé le personnage alors?

"Complètement. Mais c'est extrêmement dangereux. Je peux complètement me casser la gueule. La première semaine, tout le monde était un peu surpris, moi le premier. J'avais une trouille terrible."

Pourquoi?

"Quand vous faites des personnages extrêmes comme ça, que ça soit Serge Benamou (‘La vérité si je mens', ndlr.) ou ‘Le Mac', ils sont extrêmement dangereux à interpréter. Ceux que j'incarne sont parfois très loin de la réalité mais on rencontre toujours des gens encore plus exubérants dans la vie. Des Max Salinger, j'en connais un paquet!"

Ce sont d'eux que vous vous êtes inspiré pour son look?

"Il y avait un côté Johnny Depp dans tout ce qui est accessoire. J'ai travaillé beaucoup sur Pete Doherty. J'ai découvert le personnage et j'ai trouvé qu'il était brillantissime, très émouvant, très touchant. Il ne peut s'empêcher d'être ‘borderline'."

Exactement comme Max Salinger finalement…

"Oui. Le mec, on voit bien qu'il n'est pas encore père, il se rattrape. Il fume des pets, il ramène du monde, mais il va prendre des responsabilités. Chose qu'il ne faisait pas avant."

Vous venez de faire deux films de suite qui parlent de paternité.

"Oui mais là je m'arrête. À force de donner mon sperme 533 fois (en référence au scénario de son film ‘Fonzy', ndlr.), il m'a fallu deux ans pour récupérer (rire). J'adore jouer avec des ados, des pré-ados ou des jeunes adultes. J'adore la fraîcheur qu'ils dégagent, cette énergie-là mais le problème, c'est que j'essaie toujours de trouver le moyen d'être père sans être père. Dans ‘Fonzy', j'étais un donneur sans être un père et, dans celui-ci, je ne suis pas un père mais je deviens un accompagnateur."

Et dans la vraie vie vous êtes plutôt Max Salinger ou papa poule?

"J'ai une petite part de Max Salinger (rire). Je suis ‘papa poule Salinger'. Je crois que je suis un bon camarade. J'ai une vraie complicité avec mes filles. Je suis très très présent mais il y a plein de travers, elles savent très bien qu'avec moi elles vont faire des conneries."

En quelques lignes

Auteur égocentrique et exubérant, le succès fait tourner la tête à Max Salinger. Bien trop occupé à faire la fête, il refuse d'accueillir sa fille de 15 ans, Rosalie, alors que celle-ci se voit contraindre de déménager avec sa mère et son nouveau compagnon. En guise de vengeance, l'adolescente va lui voler sa clé USB contenant le manuscrit de son dernier roman avant son départ en classe de neige. Max n'aura pas d'autre solution que de venir la récupérer lui-même avant de se voir désigner «accompagnateur» de classe, à son grand désespoir. Dépassé par les événements, José Garcia amuse dans le rôle d'un père loufoque, complètement à côté de la plaque mais finalement attachant. Une comédie à la fois simple, drôle et touchante.

3/5