Silas Corey, un détective qui ne manque pas de charme

par
Nicolas
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Silas Corey est de retour. L'Armistice signé, l'Allemagne se retrouve secouée. Un contexte qui a inspiré Fabien Nury pour un nouveau diptyque que le dessinateur Pierre Alary prend plaisir à animer. Faire de mieux en mieux est son credo.

Ce nouveau diptyque était-il prévu de longue date?

Pierre Alary: «Oui. Contrairement à ce que j'ai lu, l'idée était de faire un nouveau héros d'aventures récurrent. Les histoires en deux volumes, et peut-être plus au besoin, sont un format que Fabien Nury trouvait bon. On a bien sûr suivi le succès. Vu que le premier cycle a bien marché, l'éditeur a dit facilement oui à un nouveau diptyque.»

Se servir de la grande Histoire comme cadre aux aventures de Silas Corey reste un élément-phare de cette série…

«En effet. C'est quelque chose qui peut s'avérer risqué ou trop prétexte. Mais Fabien est extrêmement intéressé par l'Histoire. Il se documente d'ailleurs beaucoup sur la grande Histoire avant d'écrire la ‘petite'. On tient vraiment à ce côté réaliste pour que le lecteur se dise: ‘Oui cela aurait pu exister'. Fabien m'a montré les piles de bouquins qu'il avait avalés pour l'aider à construire son histoire. C'est impressionnant.»

La documentation est-elle aussi importante pour le dessinateur?

«Bien sûr, mais vu que Munich a été fortement détruite à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, j'ai eu recours à des photos pour éviter les anachronismes. J'ai essayé de retrouver une architecture du début du 20e siècle.»

L'animation de Silas Corey devient-elle plus facile avec le temps?

«Paradoxalement, plus on avance, plus c'est compliqué. Je maîtrise les personnages bien sûr. Mais à chaque planche, on essaie de placer la barre encore plus haut. Tant au niveau de la mise en scène que de l'écriture, on devient de plus en plus exigeant. Mais il me semble que ces efforts paient. Ce troisième tome me semble plus dense et complexe que le premier cycle.»

Avec cette impression d'être au plus près «physiquement» des personnages…

«Nous avons voulu être plus dans l'humain. La période est plus sombre. Le personnage est plus désespéré. Tout le monde est revenu de la Première Guerre mondiale avec des images horribles en tête et est beaucoup plus pessimiste.»

Cet album privilégie les couleurs très contrastées. Qu'insufflent-elles au récit selon vous?

«Nous voulions quelque chose qui se rapproche du roman noir, d'une ambiance à la Carol Reed. Nous avons laissé de la liberté au coloriste qui est tellement bon.»

 

Nicolas Naizy

 

«Silas Corey – Le Testament Zarkoff 1/2», de Fabien Nury et Pierre Alary, éditions Glénat, 64 pages, 14,95€