Mathieu Madenian «en état d'urgence»

par
Laura
Temps de lecture 3 min.

Chroniqueur dans le «Grand Journal» de Canal + ainsi que pour Charlie Hebdo, Mathieu Madenian possède plusieurs cordes à son arc. Après le succès de son premier spectacle, l'humoriste retrouve la scène et se livre sur son quotidien, et ce qui l'entoure, en toute liberté.

À 40 ans, vous êtes aujourd'hui bien loin de votre métier d'avocat. Pourquoi avoir décidé de changer de vie d'un coup?

Mathieu Madenian: "Je voulais essayer et m'accorder une année pour voir ce que cela donnerait. Cette année dure depuis 17 ans maintenant."

Vous avez joué à guichet fermé pendant un an avec votre premier spectacle. À quoi était dû ce succès selon vous?""

"J'ai eu les médias qui m'ont suivi sur ce coup-là et le spectacle était très bon. Le deuxième est encore plus marrant que le premier. Je suis très fier de présenter ce spectacle-là."

Vous y évoquez les mêmes sujets?

"Il est vachement plus personnel et plus moderne. Ça parle plus de moi sans exclure les autres. Je parle des procès que j'ai eu aussi, il y en a pas mal (contre le FN notamment, NDLR.), de mon village natal… donc le spectre est très large."

C'était un besoin de retourner sur scène?

"Non, mais il y avait un besoin d'écrire des nouveaux trucs parce que j'ai changé. C'est un spectacle qui traite aussi beaucoup de l'actu, comme le fait de faire un emprunt à 40 ans et d'être obligé de faire une visite médicale."

Comment adaptez-vous votre spectacle à l'actualité justement?

"En regardant la télé. Les végétariens, ça m'a inspiré avec les abattoirs. Il y a eu le terrorisme avec l'histoire de la cavale d'Abdeslam. Chez nous, on a beaucoup parlé de l'affaire Benzema. Là, ce soir, si je joue à Bruxelles, je parlerai de vos tunnels, des zones piétonnes, du maire (bourgmestre, NDLR.). Je ferai cinq minutes là-dessus que je ne pourrai pas faire le lendemain à Paris ou à Lille. Le mec qui veut faire des zones piétonnes partout, on lui dit que c'est de la merde et il continue, il y a des trucs à raconter là-dessus."

Vous vous êtes tourné vers d'autres projets notamment chez Jean-Marc Morandini, Michel Drucker et maintenant dans le «Grand Journal». C'était une suite logique à la scène?

"Là je suis dans le Grand Journal sur Canal +, mais le jour où j'arrêterai la scène, j'arrêterai la télé et la radio. Les vrais mecs marrants sont sur scène."

Et pour votre «Carte postale» hebdomadaire dans Charlie Hebdo ?

"Au départ j'étais pote avec Tignous et Charb et c'était lui qui m'avait proposé de collaborer. Et pour le coup je trouvais l'exercice marrant."

Vous allez continuer?

"Pour l'instant je m'amuse beaucoup, je suis libre, j'écris ce que je veux, l'exercice me plaît, on verra. Je vis à court terme maintenant. C'est obligé, à une heure près j'étais là-bas. Donc ça serait débile de faire des projets."

Vous avez l'impression de pouvoir vous exprimer plus librement dans certains médias que dans d'autres?

"Pour moi, dans tout ce que j'ai fait j'ai toujours été libre. Et sur scène encore plus. Quitte à ne pas être marrant, autant être libre. Au moins on ne regrette pas."

«En état D'urgence», le 2 juin 2016 au W-Halll de Bruxelles