«Ma chienne de vie» de Dave et Patrick Loiseau: La vie de Chance, une chienne rescapée

par
Maite
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C'est à l'occasion de la promotion du livre «Ma chienne de vie» que nous avons rencontré Dave. Le chanteur-vedette des années 70 et son compagnon, Patrick Loiseau, y racontent l'histoire de Chance, leur chienne. Ce livre est aussi l'occasion d'aborder leur vie commune.

Avec votre livre, vous mettez en lumière les horreurs que subissent les chiens et les chats de l'île de la Séparation, qui deviennent des appâts vivants pour la pêche au requin.

«Avant d'avoir Chance, notre chienne, je ne connaissais pas cette histoire. C'est horrible ce qu'il se passe. Je ne sais pas comment un être humain puisse faire cela.»

Une loi a pourtant été votée pour interdire ce genre de pratique, mais elle n'est toujours pas appliquée.

«La loi existe en effet. C'est grâce à Marie Drucker que François Baroin, qui était à l'époque ministre de l'Outre-mer, a été touché par la cause. Mais aujourd'hui encore, la loi n'est pas appliquée. L'excuse que donnent les habitants de l'île de la Séparation est qu'il y a beaucoup de chats et de chiens errants. Pour eux, c'est toujours ça de moins qui les emmerde. C'est monstrueux.»

Comment cela se passe aujourd'hui sur l'île de la Séparation?

«Je ne sais pas mais nous avons reçu des lettres de menace. J'espère toutefois que notre livre fera bouger les choses. Les gens pensent que nous traitons tous les habitants de la Réunion d'assassins. Ce n'est pas ce que l'on veut dire. On fait attention à ce que l'on dit. On ne dit pas ‘tous les pêcheurs de la Réunion'. Ceux qui font ça, ce sont les braconniers de la mer. Mais j'ai remarqué que les insulaires, même en Grèce, ne sont pas très gentils avec les chiens.»

Vous avez été beaucoup critiqué lorsque vous avez fait cette remarque il y a quelques années.

«Oui pourtant, je l'ai constatée. Mais il suffit de stériliser les chiens. Brigitte Bardot qui adore les chiens pense la même chose.»

Votre chienne a donc connu cette réalité, mais elle a réussi à s'échapper.

«On pense que c'est son instinct maternel qui lui a permis de s'enfuir. Elle venait de mettre bas.»

Vous avez écrit ce livre avec Patrick Loiseau, votre compagnon.

«J'ai toujours été littéraire. Quand j'étais plus jeune, j'étais même le rédacteur en chef du journal de mon école. Mais ici, c'est Patrick qui a écrit le livre. On a beaucoup parlé. On s'est beaucoup téléphoné -même si on habite ensemble depuis 45 ans, on se téléphone beaucoup (rires). Il m'a fait lire le manuscrit au fur et à mesure. J'y mettais mon petit grain de sel. Finalement, il m'a proposé de cosigner le livre.»

Nous vous avons vu faire, au début, la promo ensemble. Pourquoi ne le faites-vous plus?

«Nous faisions la promo avec Chance. Mais en fait, ça s'est très mal terminé pour Chance. C'est notre faute et on s'en veut vraiment. Nous n'avions pas pensé au stress que cela pouvait engendrer sur notre chienne. Dans ‘Vivement dimanche', elle était apeurée. Nous avons également été sur un autre plateau où il y avait plein de photographes, beaucoup de flashes. Chance a par la suite fait un petit AVC. On comptait tout faire ensemble mais on a dû arrêter. Patrick a donc été avec Chance dans notre maison près d'Avignon. Il est au soleil… salaud! (rires

Comment vous est venue l'idée d'écrire ce livre?

«L'idée vient de Sylvie Vartan. Sylvie est vraiment une mèmère à chiens. Un jour, elle nous a appelés en pleine nuit pour nous dire qu'il fallait absolument que Patrick et moi écrivions un livre sur Chance. Elle a même imaginé que le roman devait être écrit à la première personne.»

C'est ce que vous avez donc fait.

«Quand Patrick m'a lu la description que fait Chance quand elle nous rencontre pour la première fois, je me suis dit: ‘Ah bon, c'est comme ça que nous voit Patrick'. C'est drôle! Bon, je ne suis pas très objectif mais je trouve que ce livre est bien écrit (rires). Philippe Besson a lu le manuscrit avant la correction, et il nous a fait de grands compliments. Et lui, c'est un écrivain. Par contre, il pensait qu'on ne trouverait pas d'éditeur.»

Pourquoi?

«Parce que les livres sur les chiens, ce n'est pas très vendeur. Mais à travers, ce livre, c'est aussi ma vie avec Patrick Loiseau que nous dévoilons. Alors, si on le vend à tous les ‘pédés' et aux amoureux de chiens, ça en fera du monde! Tout ira bien (rires).»

À travers la vie de votre chienne, nous découvrons aussi votre vie de couple.

«On n'a pas de secrets, même si ça ne va pas jusque dans la chambre. Quoique Chance vient dans la chambre, mais elle ne raconte pas tout. Notre histoire est celle d'un vieux couple. Cela ne fait pas de différence avec un vieux couple hétéro.»

Vous revenez aussi sur les maladies que vous avez eues.

«Ce sont de grands moments, des moments pas très drôles… Mais vous savez, les années 90 ont été très dures pour nous. Nous avons perdu beaucoup d'amis durant ces années sida. Cela nous a permis d'appréhender la mort d'une autre manière. Nous avons vécu cela comme des soldats. Nous sommes restés alors qu'autour de nous, les gens mouraient.»

«Ma chienne de vie», de Dave et Patrick Loiseau, éditions Robert Laffont, 272 pages, 18€