Joey Starr et Nathy: L'album Caribbean Dandee, "une carte de visite pour venir les voir sur scène"

par
Laura
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Après avoir intégré le jury de la Nouvelle Star, le rappeur à l'ego surdimensionné et ex-membre du groupe NTM, est de retour avec un nouvel album. Accompagné de Nathy, son acolyte de 20 ans son cadet, Joey Starr revisite la musique carribéenne avant d'entamer une tournée qui passera par la Belgique.

Vous avez déjà collaboré plusieurs fois sur scène ainsi que sur votre dernier album solo. C'est de là que vous avez eu l'idée de ce «Caribbean Dandee»?

Joey Starr: «À force de faire de la scène ensemble, ouais.»

Vous aviez envie depuis longtemps de creuser du côté de vos origines guadeloupéennes et martiniquaises?

J.: «On n'a pas eu à chercher trop loin. Le reggae, le dancehall, ça a toujours été là.»

Nathy.: «Depuis qu'il fait de la musique, et moi aussi, on a toujours approché un peu ces trucs-là.»

Nathy est né quand vous étiez déjà sur scène aux côtés de Kool Shen. L'approche que vous avez tous les deux du hip-hop vous a-t-elle influencée?

J.: «L'approche est la même. On n'a pas le même âge mais on a pas mal de points communs. On vient tous les deux du 93 et puis ça fait un moment qu'on se fréquente. La différence avec pas mal de gens c'est qu'il aime la musique. La musique pour nous c'est un truc d'humeur.»

C'est comme ça que vous avez fait l'album, selon votre humeur?

J.: «Complètement ouais. Sur l'humeur et surtout on a fait en sorte que cet album soit une carte de visite pour venir nous voir sur scène.»

Après Brassens, Moustaki, et même un duo avec Nicoletta, vous revisitez cette fois-ci «La foule» de Piaf.

J.: «Ouais, mais ce n'est pas au même titre. Moustaki j'ai repris des bouts que j'ai adaptés, Nicoletta j'ai été la chercher pour faire le refrain. Edith Piaf est une immense artiste mais là, on se sert du support, de quelques idées du texte qu'on a retranscrit. Tout ça c'est plus accessoire qu'un hommage.»

Ce sont quand même des grands noms de la chanson française que vous aimez.

J.: «Tout à fait. Mais c'est de la musique surtout avant d'être de la chanson française. Le propre d'une vraie chanson, est qu'elle arrive jusqu'à nous, qu'elle traverse le temps.»

N.: «C'est un peu le propre du hip-hop, de prendre des musiques qui existent et de continuer à les faire vivre d'une autre manière. Nous, on a toujours envie de reprendre des trucs quand ça nous parle vraiment.»

C'est le cas pour Bob Marley et son «Sun is shinning»?

J.: «C'est un kiff. Mais c'est surtout que c'est de la poutrelle de chantier et de la musique caribéenne de base.»

Vous comptez également sortir un deuxième opus de Caribbean Dandee fin d'année.

J.: «Ouais. On a arrêté en cours mais on avait encore des titres en chantier en fait.»

N.: «Dans le deuxième, on a envie de continuer à bosser comme on l'a fait là, en allant peut-être piocher un peu plus dans la musique caribéenne.»

Vous avez évoqué Stromae dans une précédente interview. C'est un artiste que vous appréciez?

J.: «Je trouve qu'il fait de la musique intelligente, que ce soit au niveau de l'écriture ou de la musique. Il propose quelque chose de différent, c'est ça qui est intéressant. Pour moi, c'est quelqu'un qui œuvre pour la musique, qui rapporte quelque chose, il y a un courant. Il joue sur tous les niveaux, c'est un mec complet. Quand il a un truc à dire, il le dit et il le dit bien en plus. "

"Si on avait plus de gens comme lui, la musique serait autre chose."

 

Vous avez d'autres projets outre l'album et la Nouvelle Star?

J.: « Je voudrais surtout me faire plaisir au travers de ce que je fais aujourd'hui avec Nathy. J'ai la chance de faire un des plus beaux métiers du monde, donc je ne pense pas à autre chose quand j'y suis.»

N.: «Moi, j'ai envie de croquer le monde avec des dents en or.»

Vous êtes actuellement membre du jury de la Nouvelle Star pourtant vous dites avoir eu une «lecture médiocre» des saisons précédentes. Pourquoi avoir alors accepté de rejoindre l'émission?

J. "J'avais vu un bêtisier donc je n'avais pas une lecture intéressante. Maintenant, je suis dans le bain mais ce n'est pas parce que je l'ai fait qu'il n'y a pas d'aspects négatifs. Mais c'est vrai qu'il y en a très peu. Je suis entouré de gens dont j'ai appris, en très peu de temps à apprécier la personnalité. Même dans la mécanique je trouve qu'il y a quelque chose où l'on s'entend tous. Ce qui nous intéresse c'est la musique avant l'individu. Par exemple, quand un gosse vient et qu'on lui dit non c'est jamais un «non casse-toi», c'est un «non» et derrière il y a un argumentaire. Il faut qu'il comprenne qu'il est jeune et que dans la musique il a encore toute la vie."

Vous appréciez donc l'exercice finalement?

J. "Ouais plutôt. Je suis bien entouré, on a beaucoup de moments récréatifs et la paie est bonne."

Qu'est-ce qui vous a poussé à le faire?

J. "En fait j'avais fait l'émission Talent Street (télé-crochet qui s'intéresse aux street arts, NDLR). Un des producteurs était un pote à moi et comme il était aussi sur la Nouvelle Star, il m'a convoqué et je l'ai suivi. Il a su me convaincre pour que je dise oui."

Vous aviez des attentes concernant le gagnant?

J. Je suis venu me faire cueillir donc je n'avais pas d'attente. Les épreuves nous montrent qu'il ne faut pas s'enticher d'eux. Il y a des gens qui assurent et puis sur des épreuves plus tard t'as plus envie de les voir. Je pense que pour l'instant c'est bien parti.