Jack Black est de retour en R.L Stine pour nous filer la "Chair de Poule"

par
Laura
Temps de lecture 5 min.

Il a prêté sa voix à quelques films d'animation et tourné quelques séries par-ci par-là, mais depuis ‘Les Voyages de Gulliver' en 2010, ça faisait un moment qu'on n'avait pas vu Jack Black dans un premier rôle au cinéma. Mais on comprend pourquoi le comédien et musicien de Tenacious D a choisi de revenir sur le grand écran avec ‘Chair de poule' : c'est un film barré, qui mêle l'humour et l'horreur avec une bonne dose de délire… exactement comme lui.

On ne vous voit plus trop au cinéma dernièrement... Qu'est-ce qui vous a séduit sur ce projet ?

Jack Black: «Vous lisez un million de scénarios, et certains sortent du lot. C'était le cas ici : j'ai trouvé ça vraiment drôle et effrayant à la fois, et je savais comment trouver ma place là-dedans. Et puis je sais que mes enfants aiment avoir peur, je savais que ça allait être leur genre de film, et je me suis dit qu'il y a probablement des millions d'enfants comme les miens, avec les mêmes goûts. »

Dans le film, vous incarnez RL Stine, le célèbre auteur de la série de livres ‘Chair de Poule'. Comment s'est passée la rencontre ?

« C'était dans le grenier d'un vieil immeuble à New York. Mais un grenier sympa, pas le genre avec des toiles d'araignée : c'était au Scholastic Building, vous savez, le Quartier Général de la plus grande entreprise de livres pour enfants ! Ils l'adorent là-bas, parce que bon, c'est quand même l'auteur de livres jeunesse le plus vendu au monde, encore plus que l'autre là, JK Rowling ! (Pause) Vous savez ce que je viens de réaliser ? Vous devez avoir deux lettres et puis votre nom de famille si vous voulez gagner des millions en écrivant des livres pour enfants ! Je vais changer mon nom en JB Black... Enfin bref, de quoi on parlait ? Ah oui, la rencontre. Donc j'arrive dans le grenier. Il est là, tout de noir vêtu. Il m'a regardé, il m'a souri, et puis il m'a dit... Bon en vrai je ne me souviens de rien, je crois qu'on s'est pris dans les bras, qu'il m'a pincé la joue et qu'il m'a dit que j'étais mignon (rires) ! On a parlé du projet, je lui ai expliqué que je ne voulais pas faire une imitation de lui, mais une interprétation, car son personnage dans le film est sombre et inquiétant, alors que lui est adorable (rires) ! Et il a tout à fait compris, il m'a dit ‘Pas de souci mec, fais ce que tu dois faire pour que le film soit bon'. Il y avait juste moi, lui, Rob Letterman (le réalisateur, ndlr.), quelques producteurs, et Slappy la marionnette, assise sur sa chaise à nous regarder de façon glauque. C'était un bon lunch (rires) ! »

Vous retrouvez Rob Letterman, qui vous a dirigé dans ‘Le Voyage de Gulliver'. Dans une scène, il y a même clin d'œil à Gulliver, quand vous êtes attaché par les nains...

« Ah oui, c'est vrai. Mais je crois que c'est une coïncidence (rires) ! »

Regardez-vous des films d'horreur avec vos enfants?

« Oui, surtout des vieux, parce que les films d'horreur en noir et blanc ne font plus très peur aujourd'hui - sauf Psychose ! Les Hitchcock de façon générale sont l'exception à cette règle, parce qu'ils sont vraiment flippants. Mais oui, dernièrement on a regardé L'Homme invisible (de James Whale, 1933, ndlr.), et ils ont adoré

La série ‘Chair de Poule' a marqué beaucoup d'enfants dans les années 90. Et vous, avez quels livres avez-vous grandi ?

« Le premier qui m'a vraiment marqué était un livre de science-fiction intitulé ‘A Wrinkle in Time' (‘Un Raccourci dans le temps' de Madeleine L'Engle 1962, ndlr.). Je ne me souviens plus trop de l'histoire, mais ça parlait du continuum espace-temps, de vortex… et ça m'a amené vers d'autres histoires de SF : Ray Bradbury, Isaac Asimov, les histoires d'épouvante d'Edgar Allan Poe… J'étais du côté obscur de la force (rires) ! »

Qu'est-ce qui vous fait peur dans la vraie vie ?

« Il y a une dizaine d'années, j'étais en visite chez un ami, et un incendie s'est déclaré dans l'immeuble. Direct, le lâche en moi s'est réveillé, et j'ai commencé à courir. Puis je me suis dit : ‘Non, je dois retourner aider les gens...' Mais mon premier instinct est toujours de sauver ma peau, c'est un peu gênant. Mais au final j'ai quand même aidé ! »

Qu'est-ce vous fait plus peur : le monde réel, ou votre imagination ?

« Très bonne question. Le réchauffement climatique, ça c'est vraiment flippant. Mais certains candidats à l'élection présidentielle américaine vous diront que c'est dans mon imagination (rires) ! Pourtant je suis assez sûr que c'est bien réel ! »

Qu'avez-vous conservé de votre enfance ?

« Pas assez de trucs. Il y a quelques années, j'ai tourné ‘Drôles d'oiseaux' avec Steve Martin, qui a écrit ce livre génial sur ses souvenirs d'enfance. Je lui ai demandé comment il fait pour se souvenir de tout, et il m'a dit : ‘J'ai une boîte, et à chaque fois que je fais quelque chose d'important dans ma vie, j'en conserve quelque chose et je le mets dedans.' Donc quand il a voulu écrire son livre, il a simplement ouvert la boîte. Eh bien, moi je n'ai pas de putain de boîte ! Je jette tout, comme un con ! »

En quelques lignes

Pas facile de s'intégrer dans une nouvelle ville quand votre mère est la directrice du lycée ! Heureusement Zach, fraîchement débarqué dans un trou perdu du Maryland suite au décès de son père, va rapidement se faire une nouvelle amie en la personne de Hannah, sa mystérieuse (et jolie) voisine. Le souci, c'est que Hannah ne sort jamais de chez elle, cloîtrée par un paternel inquiétant et franchement désagréable. Ce que Zach ne sait pas encore, c'est qu'il s'agit de R.L. Stine, l'auteur de la série de romans ‘Chair de Poule', et qu'il a de très bonnes raisons de rester cloîtré. Des raisons… monstrueuses ! Inspirée des célèbres romans d'épouvante très prisés par les ados dans les années 90, ‘Chair de Poule' est une comédie d'horreur dans laquelle la personnalité délirante de Jack Black trouve parfaitement sa place. S'il ne restera pas dans l'histoire du cinéma comme un chef d'œuvre, le film exploite avec brio la richesse de l'univers littéraire de Stine, dans un mélange d'humour barré et de références méta. Un esprit frondeur plaisant, qui disparaît hélas dès que le film essaye de faire plus ‘sérieux' dans des scènes au moralisme mièvre sur l'amour, l'amitié et le sens de la vie.

2/5