Eric et Ramzy: "On avait envie de refaire les 'gogols'"

par
Laura
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Quinze ans après ‘La Tour Montparnasse Infernale', le film qui a marqué leurs débuts au cinéma, le duo de comiques français revient sur grand écran avec un prequel tout aussi déjanté, ‘La Tour 2 Contrôle Infernale'.

Vous revenez 15 ans après ‘La Tour Montparnasse Infernale', pourquoi avoir attendu aussi longtemps?

Eric. «On voulait expérimenter autre chose. On a fait ‘Steak', les ‘Moot-Moot', une série pour Canal, des films d'auteurs pour Ramzy et ‘Platane' pour moi.»

Ramzy. «On avait envie de refaire les ‘gogols', ce que l'on sait faire de mieux. On a commencé sur scène avec ces personnages-là et on est contents d'y revenir, ça nous rafraîchit.»

Vous avez fait le choix de faire un prequel, pourquoi?

E. «Normalement, un prequel c'est surtout pour les films d'action. Mais pour un film comique ça n'a aucun intérêt, c'est une bonne blague.»

Vous avez écrit le scénario ensemble (avec Nicolas Orzeckowski, ndlr.), pourtant vous réalisez ce film tout seul Eric.

E. «On avait réalisé ensemble ‘Seul Two', un film qu'on avait fait en 2007, et on s'était un peu marchés sur les pieds. Il y avait un problème d'ego, on n'était jamais complètement d'accord. Ça devenait désagréable.»

C'est une place que vous aimez bien derrière la caméra? Vous comptez le refaire?

R. «Ah ça oui. Les choses qu'on écrit, plus personne ne le réalisera à notre place. Surtout que la réal c'est quand même une deuxième écriture, du coup c'est bien que ce soit la même personne qui le fasse.»

Vous avez d'autres projets en cours?

E. «Ramzy a réalisé un film qui s'appelle ‘Hibou', qu'il a écrit seul, réalisé, produit et dans lequel il joue.»

R. «C'est avec Elodie Bouchez, Guy Marchand et j'ai aussi repris Philippe Katerine pour une scène (déjà au casting de ‘La Tour 2 Contrôle Infernale', ndlr.).»

Le duo Eric & Ramzy va-t-il également revenir devant la caméra?

R. «On aimerait jouer devant de vrais gens. On a commencé par un spectacle et ça nous a fait tenir 20 ans de carrière. On se dit que c'est peut-être maintenant qu'il faut remettre une dose de spectacle pour les 20 ans qui viennent.»

E. «C'est un vrai ciment entre les artistes et le public. On a fait deux des spectacles et la relation qu'on crée avec le public est bien plus forte qu'avec un film.»

R. «C'est comme refaire une déclaration d'amour au public.»

Il s'agirait de sketches alors?

E. «On n'en sait rien. Pour l'instant, on a commencé la tournée des salles en France en montrant le film et l'accueil est incroyable. En voyant l'amour qu'on nous envoie, on se dit qu'il faut qu'on rende un truc.»

Comment vous vivez cet accueil du public?

R. «J'ai l'impression qu'on récolte les fruits qu'on a semés il y a 20 ans. On nous a beaucoup dénigrés parce qu'on n'avait pas de fond, pas de message alors que pour nous c'est intellectuellement important de faire les ‘gogols'. On le pousse à son paroxysme.»

E. «C'est sûr que quand on voit que les salles sont pleines et que les gens se marrent, on se rend bien compte du fait d'avoir été clivant, de pas avoir vécu une carrière de compromis artistique, d'avoir fait des trucs colorés. Ce n'est pas neutre ou tiède, c'est très pimenté, très enfantin, très débile ou très absurde. Forcément, il y a des gens qui vont nous détester, et la plus grande partie de la population ne va pas aimer spécialement ce que l'on fait, mais ceux qui nous aiment, ils nous adorent.»

Ces gens-là sont ceux qui vous suivent depuis la série ‘H'?

E. «J'ai l'impression que les gens qui sont là aujourd'hui sont ceux qui aiment le fait que l'on change un peu tout le temps. On tente des trucs. On n'est ni dans le compromis ni dans la routine. Ce qui fait qu'on peut se planter complètement sur certains projets, perdre complètement les gens ou alors soudain, les faire hurler de rire.»