Alice on the roof: C'est beau vu d'en haut

par
Laura
Temps de lecture 4 min.

Depuis sa demi-finale à The Voice, la petite Alice Dutoit a bien grandi. Appelez-la désormais On The Roof. D'ailleurs, elle est déjà sur les cimes. Un album aérien qui vient de sortir, gorgé d'une dream-pop pleine d'élan, de multiples récompenses aux récents ‘D6bels Music Awards', une critique aux anges. La voie est toute tracée.

Que comprendre par ce titre «Higher»?

"Je voulais que cet album soit aérien. ‘Higher', cela sous-entend également ‘grandir' et cela va avec ma musique depuis un an et demie. Je ne fais que ça. Et puis, il y a un côté haut perché, rêveuse. En tout cas, j'avais envie de faire une musique comme une bulle d'air, un truc qui permette de s'évader."

On sent que c'est un vrai aboutissement de plusieurs années d'envie.

"Oui, en fait, je fais de la musique depuis mes 5 ans. Puis je suis partie un an aux États-Unis, ensuite j'ai fait The Voice… À chaque fois des expériences qui m'ont permis de faire de la musique. D'abord une chorale en Belgique, puis aux USA, ensuite j'ai fait des petits solos et The Voice est arrivé. J'ai arrêté les reprises et j'ai écrit un album. J'en avais envie mais je n'avais jamais osé avant. Je ne me sentais pas capable de le faire."

En évoquant The Voice, j'ai l'impression que l'on entend davantage parler des finalistes et demi-finalistes que du gagnant.

"Quand on gagne ce genre de concours, il faut vraiment être bien dans ses baskets, être convaincu de la piste à suivre et voir loin. Être déjà un peu visionnaire. Quand on gagne, tout s'enchaîne, plein de gens nous entourent, il faut vite sortir un single. C'est difficile de se créer en si peu de temps un univers. Finalement, quand on perd, on a plus de liberté, et le temps de bien réfléchir au projet."

Vous jouez depuis de longs mois, mais cet album est le vrai début.

"Oui, cela devient concret. C'est très étrange de se dire qu'il y a un album. Mais je suis pleine de gratitudes, je suis très heureuse d'en être arrivée là. Il y a tellement de jeunes doués qui aimeraient être à ma place. C'est un rêve de petite fille qui devient réalité."

C'est Marc Pinilla, de Suarez, qui vous a mis le pied à l'étrier.

"J'ai l'impression qu'il a vu en moi ce que je ne voyais pas et que je n'osais pas mettre en place. Il m'a contactée deux semaines après l'émission pour faire quelque chose en studio. Donc, c'est lui qui m'a vraiment ‘ouverte' sinon je ne me serais jamais sentie capable d'écrire et d'être sur scène. Il m'a enseigné les bases du métier, et puis il a la capacité de sentir les gens, et il a senti le moment où il fallait que j'expérimente par moi-même."

Et c'est là que vous avez osé envoyer vos maquettes au producteur de London Grammar.

"Je suis fan du groupe, j'avais envie d'une musique aérienne, et j'ai eu un coup de bol sur ce coup-là. Il a accepté directement. Ça a apporté une crédibilité au projet. Et Tim Bran a permis également de faire d'autres rencontres, de voyager, et surtout de créer un fil conducteur."

Il y a un travail particulier sur la voix pour qu'elle se dilue dans la musique.

"Oui, c'est pour ça qu'il est très fort aussi. Il arrive aussi à utiliser les claviers de façon plus percutante et torturée comme il le fait actuellement pour La Roux. Il a réussi à me mettre en confiance sur le fait qu'il fallait explorer plusieurs univers, pas seulement mélancolique mais aussi groovy. Lui arrive à jongler avec tous ces styles."

Dans vos influences, on cite également Bon Iver, Beirut, Sigur Ros et Björk.

"Oui, à fond la caisse. Quand j'étais ado, j'écoutais beaucoup de folk. Ce que je fais aujourd'hui n'en est pas mais cela s'entend dans les suites d'accords que j'utilise. Et puis, je me suis rendu compte que j'étais très attirée par les groupes scandinaves parce qu'ils ont une maîtrise du son qui n'est pas la même que la nôtre. C'est fin et sensible, et j'avais envie de faire un compromis entre un truc plus pop avec des mélodies tout en apportant des sons électro."

Alice On The Roof «Higher» (Pias)