Comment les «chèvres sapeurs» permettent de lutter contre les feux de forêt ?

En France, en Espagne, au Portugal et aux États-Unis, des chèvres donnent un sérieux coup de patte aux pompiers.

par
ETX
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Espagne, France, Portugal… Cet été, les feux de forêt font rage en Europe de l’Ouest, alors que le continent est touché par des épisodes de canicule à répétition. Les prévisions météorologiques sont toutes au rouge et prévoient des étés de plus en plus chauds dans les années à venir, conséquence directe du dérèglement climatique.

L’éco-pâturage revient en force

Pour mieux prévenir les incendies de forêt, certaines mesures intéressantes sont déployées depuis quelques années, à l’instar de l’éco-pâturage. Le terme désigne une technique employée pour garantir un entretien naturel des espaces végétaux, en faisant appel à des animaux de ferme comme les chèvres, les vaches ou les moutons.

Généralement employé dans les prairies ou dans les parcs – par exemple pour tondre naturellement les pelouses en recourant au broutage – l’éco-pâturage a été remis au goût du jour par le Portugal pour aider à limiter la propagation des feux de forêt.

En 2018 (un an après les feux meurtriers qui ont ravagé le centre du pays), le gouvernement portugais a lancé un projet d’une durée totale de cinq ans visant à rémunérer les bergers pour que ces derniers emmènent leurs troupeaux de chèvres dans le massif montagneux de la Serra da Estrela, situé au centre du pays.

18.000 chèvres déployées au Portugal

Buissons, arbustes, brindilles… En dévorant ces petits bois hautement inflammables, les animaux débroussaillent les forêts et limitent les risques que les feux se propagent d’une zone boisée à l’autre. Ces caprins fournissent donc une aide complémentaire précieuse aux pompiers, chargés de retirer les végétations hautement inflammables pour limiter l’intensité des incendies. En l’espace d’un an, plus de 18 000 chèvres ont été déployées au Portugal pour remplir cette mission.

Mais ce n’est pas le seul pays à s’inspirer de l’éco-pâturage. Aux États-Unis, dans le Colorado ou en Californie, régions de plus en plus exposées aux mégafeux, des bergers et des bergères n’hésitent pas à emmener leurs troupeaux de caprins en zones boisées pour les inciter à dévorer la végétation.

Ces «chèvres sapeurs» existent aussi en France. Par exemple dans le Var, où l’association « Bêle Colline » permet aux propriétaires de terrains situés à proximité des forêts d’expérimenter les bienfaits de l’éco-pâturage. Ces derniers sont en effet dans l’obligation de débroussailler leurs parcelles à l’approche de l’été, si celles-ci se situent à moins de 200 mètres d’une zone boisée.